Dans le cas de Jean Bouin, M. Passepont, le commissaire enquêteur, a fait pourtant preuve d'un courage certain. Certes son avis est favorable. Mais si l'on met bout à bout toutes ses réserves, la ville n'a plus qu'à reprendre intégralement sa copie. Du reste son rapport, d'abord mis en page d'accueil sur le site Paris.fr, a rapidement été relégué dans ses tréfonds informatiques !
Le commissaire enquêteur demande d'abord que l'impact du projet sur la rue Nungesser et Coli soit modifié, notamment en termes d'ensoleillement, de circulation et stationnement. Pas évident quand on connaît l'étroitesse de cette artère qui compte d'ailleurs un immeuble classé construit par Le Corbusier.
Il exige, perfidement et préalablement, la levée des obstacles administratifs et financiers pour le relogement des scolaires et amateurs. On sait qu'ils sont inextricables puisque Delanoë veut investir des sites protégés, dans le bois de Boulogne, pour y mettre ses installations de fortune.
il doute ostensiblement de la surface en béton maillé que l'architecte Rucciotti veut installer et multiplie les questions techniques à ce sujet.
Il demande que la ville reprenne ses estimations des coûts et bénéfices du nouvel équipement dont nos lecteurs savent qu'ils sont entièrement pipeautés.
Il va même jusqu'à remettre en cause le système de ventilation de l'édifice, problème majeur de sécurité !
Comme l'écrit M. Passepont, en tant que commissaire enquêteur, il ne lui revient pas de remettre en cause le principe même du choix de démolir Jean Bouin, qui relève de la municipalité. Mais, pour ce qui est des conséquences de ce choix, c'est un vrai hallali qui résonne dans son rapport.
Décidément, le Jean Bouin de Guazzini et Delanoë n'est pas près de voir le jour !