Le club des incorrigibles optimistes, Jean-Michel Guenassia

Par Aucoindulivre

ACDL fait sa rentrée et souhaite mettre en avant chaque semaine un ou plusieurs ouvrages qui paraîtront ou qui sont parus dans le cadre de la rentrée littéraire.

Le club des Incorrigibles Optimistes prix Goncourt des lycéens cette année.

Michel a tout d’un gosse égoïste, comme tous les gosses en somme. Il se concentre sur le baby foot, les copains mais pas les maths, ça non ! Un jour, il rencontre des gens sortis de leur enfance un peu trop tôt. Son regard est d’abord accaparé par un écrivain : Sartre qui écrit sur un coin de table alors que Camus vient de mourir, c’est un fait important d’après lui. Mais très vite, il réalise que les gens les plus intéressants et présents dans ce club d’échec très privé sont les joueurs d’échec eux-mêmes. Ils viennent de l’Est et ont chacun leur histoire. Michel va nous les raconter, avec ses maux à lui. Dans cette difficile période où la guerre froide gèle les esprits, où la France essaie de sauver ce qu’elle croit posséder, Michel y laisse aussi beaucoup de plumes.

L’auteur raconte un moment difficile de l’histoire de façon intime. Les cours d’histoire passent sur cette guerre d’Algérie assez vite, sur ces gens qui sont revenus pieds nus et ont tout perdu du jour au lendemain. La Terreur en Russie reste aussi obscure malgré ce que l’on sait de la propagande de Staline. Les familles détruites, la peur du goulag et l’obéissance indéfectible des plus peureux est racontée sans apitoiement, avec des mots simples, des histoires vraies.

Michel, bien qu’étant un personnage du roman, devient le narrateur et les yeux par lesquels on observe ces joueurs d’échec. Il s’efface peu à peu en racontant les vies de chacun et c’est là l’intérêt du roman. On est un détective privé au sein de ce club et l’on remonte le fil de chaque vie pour savoir comment ils en sont arrivés là.

Une réserve sur le titre cependant, peut-être pas approprié et trop commercial pour un livre qui vaut la peine (ou le plaisir) d’être lu.

Mathilde