D'une république à l'autre ; d'un service de police au suivant ; d'un magistrat assis à un fonctionnaire soumis ; d'une affaire à sa prochaine, un objectif : faire mousser mettant à mal le respect de la démocratie et de la justice. Aidant le gouvernement en place afin de faire oublier au pays l'étendue de sa médiocrité. Accessoirement, le plaisir sadique que tout pouvoir éprouve à l'idée de sa puissance devant celui qui n'a rien d'autre à espérer que l'intervention divine (très improbable) ou celle d'une opinion révoltée par le scandale et l'iniquité. Ce fut le cas dans cette malheureuse affaire Tarnac dont plus personne aujourd'hui n'ignore les détails.
La manipulation est un plat mitonné. Une recette ancestrale. Chez les initiés on nomme cela la « cuisine familiale ». Plusieurs éléments sont nécessaires pour sa réussite, les ingrédients étant toujours les mêmes : une bonne dose de crise économique, extra et intramuros, un gouvernement discrédité cherchant un peu de lustre, un ministre de l'intérieur à la botte et sans scrupules (homme ou femme, c'est indifférent), une opinion traumatisée par la menace terroriste et un président velléitaire. Ajoutez à cela la bonne dose de mensonge et vous avez un bon plat de résistance. Mélangez le tout, faites cuire à petit feu, remuant de temps en temps, et vous obtenez l'affaire Coupat. Temps de cuisson : au pif. L'odeur vous indiquera la marche à suivre. Pour que la chose atteigne son degré de saveur optimum n'oubliez pas d'ajouter une pincée de « association de malfaiteurs » et « dégradation de bien public ». Les citoyens sont très sourcilleux sur ce point, le « bien public ». Cela les ramène à tous ces sommes d'argent versées sous forme d'impôts pour ce bien public.