Intermède poétique.

Par Nibelheim

Il n'y a pas de raison. Je travaillerai demain trois ou quatre heures sur des questions de poétique. Et j'ai eu envie, subitement, de déposer un petit poème ici. Un monstre sacré - même que je vous confierai avoir une peur bleue de tomber sur ses vers dans le cadre d'un examen, parce qu'on fait plus simple ... Trève de bavardage, et, à la suite de cette introduction aussi peu poétique que possible, un petit poème de Mallarmé.
Entre deux examens et les relectures prévues, je me suis sinon plongée dans Le cirque solaire de Gustave Kahn. Je n'ai encore parcouru que quelques chapitres, mais j'apprécie ... Sans doute viendrais-je en parler un jour ou l'autre. En vous souhaitant une bonne lecture !
A bientôt.

Le cygne
Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre

Ce lac dur oublié que hante sous le givre

Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui

Magnifique mais qui sans espoir se délivre

Pour n'avoir pas chanté la région où vivre

Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie

Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,

Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,

Il s'immobilise au songe froid de mépris

Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.


Image : Deviantart

Publié par Nibelheim aux alentours de 22:42 |
Libellés : Le texte du mois