Le pessimisme français, signe d'angoisse ou réalisme?

Publié le 30 octobre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

 Les Français, heureux, mais plus pessimistes que leurs voisins européens

"Les Français beaucoup plus pessimistes que de raison", titre Le Figaro au lendemain de la présentation du rapport du Centre d'analyse stratégique (CAS) intitulé "les réalités sociales à l'aune européenne". "Si 90 % des Français se déclarent heureux, paradoxalement ils sont aussi très pessimistes" [Libération]. Le CAS "a dressé un portrait-robot du Français et l'a comparé à ses voisins européens, grâce aux données d'Eurostat", explique Sonya Faure dans le quotidien.
"Qu'en ressort-il ?" s'interroge François-Xavier Bourmaud dans Le Figaro. "Que le Français, moins pauvre, plus protégé, plus fécond et d'une façon générale mieux loti que la moyenne de ses voisins, se montre en revanche nettement plus anxieux face à l'avenir, craignant de perdre son travail, de se retrouver à la rue ou de voir ses enfants vivre une vie beaucoup plus difficile", résume le journaliste.
"Aucune autre population ne semble penser qu’'il peut arriver à n’importe qui de tomber dans la pauvreté au cours de sa vie'. 13 % pensent qu’ils pourraient eux-mêmes devenir sans abri", écrit Sonya Faure.
"On comprend mieux le goût des Français pour les antidépresseurs dont ils sont les premiers consommateurs au monde", commente La Tribune. "Comme leurs ancêtres gaulois, les Français ont peur que le ciel leur tombe sur la tête. Malgré un environnement économique et social conforme aux standards européens, ils sont angoissés par l'idée du déclin pour eux et surtout leurs enfants".
"Selon Julien Damon, responsable du département des questions sociales au CAS, 'ce haut niveau de pessimisme' s'explique 'notamment  par une fracture générationnelle avec d'un côté les plus de 40 ans qui bénéficient d'une situation relativement protégée et de l'autre les jeunes générations qui vont être confrontées à une transformation du marché du travail'" [Le Figaro].
"Les Français craignent d'avantage que les Européens pour leur propriété et leur sécurité malgré un nombre de policiers par habitant supérieur à la moyenne européenne" [La Tribune]. "La mondialisation effraie également. Elle représente une menace pour 71 % des Français. Dans l'UE à 25, le sentiment est bien plus équilibré (47 %)". "Quant à la justice, les Français portent quasiment les jugements les plus négatifs de toute l'Union européenne" [Le Figaro].
Pourtant les Français "ne sont pas à plaindre. Le PIB par habitant se situe au-dessus de la moyenne des Vingt-Sept" relève Libération. "Le taux de pauvreté français atteint 13 % contre 16 % en moyenne chez les Vingt-Sept".
Cette terrible peur de l'avenir viendrait "d'un taux de chômage supérieur à la moyenne, d'inégalités évidentes face à l'emploi (…) mais aussi 'parce qu'on est heureux en France et qu'on risque de perdre plus qu'il y a vingt ans ou plus que les Slovaques aujourd'hui'", explique Julien Damon.
"Le pessimisme serait une particularité française" résume Libération. Malgré tout, "90 % des Français se déclarent heureux" dont 31 % très heureux. Ce qui place l'Hexagone loin derrière le Danemark et l'Irlande où 49 et 46 % des habitants se déclarent très heureux, mais bien avant la Roumanie (9 %) et la Bulgarie (8 %).

EN SAVOIR PLUS >>>>>>>>

LE RAPPORT DU CAS >>>>>>>>>

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