9 : quand Tim Burton rencontre Timur Bekmambetov

Par Tom

Une étrange petite "marionnette" portant fièrement dans le dos le chiffre "9" s’éveille au monde dans un laboratoire dévasté ! Rapidement, "9" rencontre d’autres individus de son "espèce" : ces derniers, craignant de terminer entre les crocs de la "bête", se cachent tant bien que mal dans les ruines d’une ville récemment ravagée par une guerre opposant l’homme à la machine. Accompagné d’autres courageux petits "hommes", "9" va tenter de pénétrer l’antre de la "bête" pour sauver "2" capturé par celle-ci… Malheureusement durant l’opération, "9" libère une machine infernale qui apparaît être la cause de la fin de la civilisation humaine !

Attendu pour sortir en DVD et Blu-ray pour la mi-janvier 2010, le film d’animation intitulé "Numéro 9" et réalisé par Shane Acker, suscite inévitablement l’intérêt lorsque l’on parcourt son casting, en tête duquel on retrouve l’inévitable Tim Burton endossant ici sa belle petite casquette de producteur. Jamais dépaysé notre ami est de plus accompagné d’une fine équipe : commençons par relever la présence de Danny Elfman, en tant que compositeur de la bande originale, ainsi que d’une pléiade d’acteurs connus qui prêtent leur voix (dans la V.O. du film) aux héros de ce "Numéro 9" : Elijah Wood, Jennifer Connelly, Martin Landau (un habitué des productions Burton), Christopher Plummer et un John C. Reilly de moins en moins méconnu.

On était, dirons-nous, en droit d’attendre un nouveau petit "bijou d’animation" dans le style de "L’Etrange Noël de Mr. Jack" ou des "Noces funèbre"s portés également par Mister Burton et pourtant… La magie - de ces deux productions fantastiques (citées ci-dessus) - proposant, tout en étant enrobée d’un inquiétant voile morbide, une aguichante pincée d’humour noir et surtout une belle tranche de gothique féerique et merveilleux, est loin de faire la composition première de ce "9" !

En effet, le réalisateur et co-scénariste de "9" - qui s’inspire directement du court-métrage qu’il avait mis en scène en 2005 -, Shane Acker est loin de répondre à l’ivresse lyrique d’un Burton mais se concentre ici davantage sur une trame plus terre-à-terre dans laquelle règne un impressionnant climat oppressant. Disons le franchement, ce "9", tout film d’animation qu’il soit avec ces petits héros façon "les Minipouss de la débrouillardise et du courage", est loin d’être un spectacle destiné aux (jeunes) enfants...

Entres des machines grandiloquentes et destructrices - qui feraient passer la horde de monstres numériques de la saga "Matrix" pour de gentils jouets en plastique - et les crânes de félins ou de bébés (poupées !) fusionnés à un squelette mécanique pour en faire de redoutables prédateurs, on se dit que ce long-métrage fera davantage plaisir aux inconditionnels (adultes !) du genre science-fiction apocalyptique qui empreinte de nouveaux sentiers battus comme mode d’expression !

Mais où est passé Tim Burton et l’essence géniale qu’il insufflait pourtant dans toutes ces "poésies" cinématographiques - me diront les fans du cinéaste américain - ? En considérant que son récent "Sweeney Tood" nous a démontré que Burton s’avait aussi "broyer du noir", on ne peut être qu’à moitié surpris par la tournure de ce "9" célébrant également (trop à mon goût) l’esprit de sacrifice et de destruction… Mais la meilleure réponse à formuler pour expliquer l’enveloppe noirâtre dans laquelle "Numéro 9" se conforme, est sans doute de remarquer que derrière le nom de Burton, au générique, on retrouve notre ami Timur Bekmambetov... Ce dernier, en réalisant ses "Wanted", "Day Watch" et autre "Night Watch", a démontré qu’il était un champion, lui aussi (?), du lugubre et des faux-semblants (la vérité est ailleurs !).

Bref, certainement pas dénué d’intérêt, de charme (graphique) ni d’originalité (scénaristique), "9" pourrait souffrir surtout d’une fausse image de marque. Pour que vous soyez bien prévenus donc : on est assez éloigné des concepts made in Burton mais cela n’entrave nullement le spectacle. Reste à rappeler que ce dernier n’est pas foncièrement destiné aux plus jeunes mais qu’il devrait, par contre, intéresser les amateurs de "survies post-apocalyptiques".

La bande-annonce...