Jane Austen à Canterbury - Stephanie Barron

Par Karineetseslivres


Jane Austen à Canterbury- Stephanie Barron
Labyrinthes - 448 pages.
Malgré l'écrasante chaleur de cet été 1805 et les incessantes rumeurs d'invasion napoléonienne, la bonne société du Kent frémit à l'approche de la semaine hippique de Canterbury.
Amour du jeu, passion de la victoire, tensions de la défaite... les abords d'un champ de courses recèlent mille distractions aux yeux de Jane Austen, marquée par le décès récent de son père et venue quêter du réconfort chez son frère Neddie, juge du comté.
Mais le meurtre de Mrs Grey, élégante amazone et courtisane notoire, ainsi que la disparition du principal suspect, gentleman à la réputation apparemment irréprochable, vont lui faire apparaître les arcanes d'un monde trouble, où les écheveaux criminels se parent des masques de la respectabilité...

Dans Jane Austen à Canterbury, Stephanie Barronnous livre la quatrième partie du journal intime de Jane Austen. L'histoire se déroule durant l'été 1805, dans le comté du Kent, à Godmersahm Park, la propriété de son frère Neddie.
Alors que la famille Austen se trouve aux courses hippiques, Mr Grey est assassinée. Neddie, ayant été nommé juge de paix, il est chargé d'enquêter sur cette terrible affaire. Jane Austen, qui séjourne chez lui, va lui apporter son aide et sa perspicacité, et lui faire profiter de son expérience dans la résolution d'énigmes embrouillées.
Sont réunis dans ce roman une cohorte de personnages snobs et prétentieux, de personnages mystérieux, qui jouent à l'argent, l'amour, la trahison ou bien l'espionnage, le tout sous la menace de l'invasion des troupes du Monstre, autrement dit de Bonaparte.
Mais c'est sans compter sur la perspicacité de Jane Austen et de l'ensemble de sa famille, qui tous s'unissent ici pour lever les voiles et résoudre le mystère.
La condition de la femme à cette époque et ses difficultés y sont bien évidemment rappelées.
"Je fus incapable de lui répondre. J'avais le coeur lourd. Tant de jeunes dames, de bonne famille mais désargentées, sont contraintes d'accepter le quasi-esclavage de la condition de gouvernante ; condition ni humiliante ni gratifiante, mais oscillant le plus souvent entre les deux, selon les maisons et les personnes qui les emploient. Ces femmes vivent entre deux mondes, celui des domestiques et celui des gens de bien, sans vraiment appartenir à l'un ni à l'autre. elles ne cessent d'essuyer des reproches, endurent toutes sortes de menues privations, se voient constamment frustrées de leurs espoirs. Et elles terminent leur existence aussi pauvres qu'au premier jour, avec leurs maigres économies, ayant mis de côté sous à sous l'argent gagné au service successif de jeunes demoiselles écervelées à qui elles se sont efforcées d'inculquer quelque éducation ; leur beauté s'est fanée, et elles ont sacrifié les meilleures années de leur jeunesse." (page 253).
Ceci dit, j'ai été nettement moins séduite par ce volet que par les deux précédents (Jane Austen et le révérend et Jane Austen et l'Arlequin).
En effet, dès le début je soupçonnait la révélation du mystère de la robe retrouvée dans un fossé, ce qui m'a paru un peu agaçant de me faire trimbaler dans nombres d'hypothèses un peu loufoques, sans que nos enquêteurs ne pensent même pas à ce qui m'avait semblé être une évidence.
De plus, la fin m'a semblé un peu bâclée. J'ai trouvé qu'après avoir tourné en rond, la révélation finale nous est livrée tout en bloc, et que quelques personnages ne révèlent pas tous leurs mystères, comme le comte de Penfleur par exemple.
Jane Austen à Canterbury n'est toutefois pas une lecture désagréable, mais je pense que pour l'instant, je vais retrouver cette chère Jane sous d'autres aspects.