Copenhague, une ville durable

Publié le 04 décembre 2009 par Jérémy Dumont

Du 7 au 18 décembre prochain, Copenhague accueillera la conférence des Nations unies sur le climat. Ce choix ne tient pas au hasard : la capitale danoise déploie d’importants efforts pour réduire ses émissions de CO2, et s’impose déjà comme un modèle de développement durable.


En août 2009, Copenhague votait un ambitieux plan climat. Objectif : réduire de 20% les émissions de CO2 d’ici 2015, avant de devenir la première capitale du monde neutre en carbone en 2025. Dans ces conditions, on s’explique aisément que les Nations unies aient choisi d’y définir le cadre de l’après-Kyoto en décembre prochain : non seulement la capitale danoise a une vision, mais elle dispose déjà de nombreux atouts. Tour d’horizon.


La ville du vélo

A force d’être claironné par les Danois, le fait est connu : Copenhague est LA ville du vélo. Grâce entre autres à un réseau de pistes cyclables très dense, 30% des déplacements pour se rendre en cours ou au travail se font à bicyclette et ce chiffre pourrait être porté à 50% d’ici 2015, selon les objectifs de la municipalité. Pour ce faire, la ville mise sur la sécurité routière, et souhaite réduire le nombre d’accidents graves de cyclistes. Autre levier : la fiscalité. Ainsi, l’essor de la petite reine à Copenhague est le corollaire d’une politique fiscale danoise qui taxe très lourdement l’achat de véhicules à moteur.


Des espaces naturels nombreux

Une piscine aménagée dans le port de Copenhague

Si Copenhague arrive systématiquement en tête des villes où il fait bon vivre, c’est qu’elle dispose d’espaces verts nombreux. Afin d’améliorer encore la qualité de vie des habitants, la municipalité veut que 90% d’entre eux puissent habiter à moins de 15 minutes d’un site naturel en 2015. Par ailleurs, la ville mène depuis 15 ans une politique active d’amélioration de la qualité de l’eau. Ainsi le port où se déversaient les eaux usées est désormais un lieu de baignade apprécié (voir photo).


Energie :objectif zéro CO2

L’image d’Epinal d’une ville entourée d’éoliennes n’est pas un mythe : depuis 2002, un parc off-shore fournit à Copenhague 26% de son électricité. Par ailleurs, 98% des immeubles de la ville sont reliés à un système central fonctionnant à 30% environ avec des sources neutres en CO2. Traduisez : encore dépendant à 70% du charbon. Un système d’autant plus perfectible donc, que lors des pics de consommation d’énergie, Copenhague recourt au nucléaire suédois…


Un habitat dense et écoperformant

Ville densément peuplée, Copenhague devrait être plus dense encore dans les années à venir. A dessein d’atteindre ses objectifs en matière d’émissions de CO2, la municipalité a en effet voté une augmentation du COS (coefficient d’occupation des sols), qui est ainsi passé de 1,1 à 1,8.
Par ailleurs, la ville développe une politique active en faveur de l’éco-habitat. Après la réhabilitation dans les années 1990 de Vesterbro, quartier populaire du centre-ville, la municipalité prévoit l’installation de 3 000 habitations sur d’anciennes brasseries détenues par Carlsberg. Conçu par le cabinet d’architectes Entasis, cet écoquartier de 33 hectares verra la construction de 13 bâtiments écoperformants de 20 étages, l’utilisation de matériaux recyclés, l’enfouissement de 95% des places de stationnement, la création d’une station de RER…


Une vraie politique de recyclage :

Depuis les années 1980, la ville est un modèle dans le domaine du recyclage. Le tri y est une pratique courante et très organisée : les immeubles collectifs ne comptent pas moins de 10 bacs différents. Par ailleurs, la production de déchets est soumise à des quotas très stricts, qui ont eu pour impact d’en réduire le nombre.