Retrait d’EADS-Northrop Grumman de la compétition : stratégie ou abandon pur et simple ?

Publié le 04 décembre 2009 par Flyteamege

Encore un rebondissement dans le long feuilleton des avions ravitailleurs pour l’US Air Force : le consortium Airbus – Northrop Grumman a communiqué son souhait de se retirer de la compétition qui l’oppose à son rival Boeing.

Avant d’étudier plus précisément les raisons de ce retrait, ainsi que les stratégies employées par les deux constructeurs, opérons un bref rappel chronologique.

  1. Petit rappel historique d’un appel d’offre hors norme :

Chronologie : 
  • 11 septembre 2001 : après les attentats, l’économie US et mondiale est comme paralysé, et l’avionneur Boeing est dans une position délicate : il a perdu face à Lockheed Martin dans le cadre du programme d’avion de combat JSF et supprime 20000 emplois de même qu’il cède de nombreuses usines. Le groupe arrive alors à convaincre les autorités américaines d’inclure dans le Patriot Act  une clause portant sur la nécessité de se doter d’une centaine d’avions ravitailleurs KC-767 pour 23,3 milliards USD.  Le secrétaire de l’US Air Force, Jim Rausch, accepte alors un contrat de gré à gré.

Seulement voilà, le sénateur et membre de la Commission de la Défense John McCain s’élève au Congrès contre cette forme de subvention déguisée qui tombe à pic. Lors de l’enquête parlementaire un scandale de taille jaillit : dans ce contrat de gré à gré apparaît un surcoût final de 6 milliards. Jim Rausch se défend en expliquant que seul Boeing est capable de fournir des avions ravitailleurs. Cependant le sénateur McCain a des doutes sur les modalités d’attribution de ce contrat pour la fourniture d’un appareil, le KC-767, qui a effectué son premier vol dans les années 70.

En Europe la surprise est grande d’apprendre l’existence d’un tel contrat, surtout qu’EADS développe le projet MRTT basé sur l’A330, appareil moderne qui coule le B-767 sur le marché des avions civils.