Critique en avant-première : Astro Boy

Par Jango



Synopsis :

Toby pense être un petit garçon comme les autres... jusqu'au jour où il découvre qu'il peut voler, possède une force surhumaine et même des super-pouvoirs !
Apprenant qu'il est en fait un robot créé par un scientifique de génie qui le considère comme son fils, il panique et s'enfuit...
Il va pourtant se rendre compte que sa ville, Metro City, a besoin d'un justicier, et que son courage et ses pouvoirs font de lui un robot unique en son genre !

Critique :
Avant toute chose et pour que ce billet reste objectif, je tiens à dire que je ne suis ni un fan, ni un connaisseur de l’univers d’Astro Boy. Le célèbre petit robot ne m’était certes pas inconnu mais c’est en parfait néophyte que j’ai pu découvrir ses aventures en 3D, adaptation du manga japonais créé par Osamu Tezuka.
C’est le studio Imagi qui a été en charge de ce projet. Plutôt que de rester dans l’ombre des Pixar et autre Dreamworks, ce petit studio tente d’exister en adaptant des franchises de dessins animés/mangas célèbres. Leur première réalisation n’était autre que TMNT Les tortues Ninja, adaptation que j’avais trouvé relativement mauvaise (voir ma critique).
Pour palier un manque notoire de moyens, la maligne équipe d’Imagi s’est attachée les services du réalisateur David Bowers qui l’on doit notamment Souris City. Un nom déjà familier dans l’univers de la 3D qui avait donc pour objectif de faire de cet Astro Boy l’un des événements de cette fin d’année.
Avec son design volontairement épuré, voire stylisé, Astro Boy arrive à contourner avec finesse le manque de budget de la production. Les décors sont esthétiques, l’animation fluide et cohérente avec la direction artistique générale. Bien que je ne sois pas expert du manga, je me souvenais d’un physique relativement androgyne pour Astro. Ici point d’ambiguïté, Astro est un petit garçon.

Point d’ambiguïté, justement, nous y voilà ! Le film se dresse telle une véritable ligne droite, linéaire de bout en bout sans à aucun moment arriver à surprendre son public. Destiné à un public d’enfants, le film se révèle au fur et à mesure des minutes clairement à destination des plus jeunes d’entre eux. La trame globale reprend les éléments classiques des histoires de supers héro, l’identité, la quête de soi, le poids d’être un héros sans qu’à aucun moment la possibilité de penser par soit même ne soit laissée. Imagi évite ainsi tout risque de mauvaise interprétation mais le résultat sera de fait un brin monotone pour toute personne de plus de 10 ans.
A contrario, le début d’Astro Boy, apparemment fidèle à l’histoire du manga, nous met en confrontation direct avec une question éthique forte en total décalage avec le registre enfantin du métrage. En effet, le professeur Tenma, créateur des différents robots de Metro City va récréer son fils, mort quelques semaines plus tôt dans une explosion. Cet avatar robotisé (sans jeu de mot avec l’actualité) remplace donc littéralement son fils de chair et de sang… Aucune subtilité n’est d’ailleurs mise à ce moment de l’histoire et il ne fait nul doute que nos chers bambins demanderont bien des explications à leurs parents à la sortie de la projection pour savoir si comme Astro, ils pourront aussi être remplacés par des robots. Déroutante question n’est-ce pas ?

Si le début demeure intéressant, notamment dans la quête d’identité du robot, le milieu se déroulant sur terre s’avère d’une platitude déconcertante. Le film ne se réveillera que lors de l’obligatoire séquence finale où Astro devra combattre une espèce de Transformers incontrôlable, détruisant chaque parcelle de Metro City sur son passage.
Linéaire, à la fois très classique et formaté tout en conservant des éléments forts de l’œuvre originale, Astro Boy est un divertissement s’adressant vraiment au plus jeunes d’entre nous. Les fans risquent d’être déçus, les autres oublieront rapidement, et les enfants y trouveront le parfait divertissement de cette fin d’année. A voir accompagné donc.


par Jango
Sortie officielle française : 09 décembre 2009