La France exemplaire dans les négociations de Copenhague

Publié le 10 décembre 2009 par Sequovia

Les engagements de la France ne manquent pas à Copenhague, et notre voix porte des messages clairs : l’aide à l’adaptation des pays pauvres est essentiel, la finance carbone doit être développée, et un accord ambitieux est obligatoire.

Un « Fonds Justice Climat » de 600 milliards d’euros pour les pays les plus affectés

« L’adaptation doit constituer le cœur de l’accord. Les pays les plus pauvres sont et seront les plus durement frappés par le changement climatique », a déclaré lundi en séance plénière Jean-Louis Borloo, ministre de l’environnement français.
Ainsi, il défend depuis plusieurs mois l’idée d’un fonds « Justice Climat » de 600 milliards d’euros qui doit venir en complément « des 100 milliards de dollars par an nécessaires pour l’adaptation et l’atténuation dans l’ensemble des pays en développement ». Cette somme sera répartie sur 20 ans, soit un montant à débourser de 30 à 60 milliards par an sur 10 ans, « ce qui est donc parfaitement faisable », a estimé le ministre. Les pays les plus vulnérables (états insulaires, forestiers, côtiers ou africains principalement) bénéficieront donc d’une aide supplémentaire.
Il sera alimenté par « le produit d’une taxe internationale sur les transactions financières », a-t-il précisé.

La France se positionne en leader de la finance carbone

Le système des échanges de crédits carbones européens, dits de « cap and trade » mis en place en 2005 pourraient prendre un nouvel élan : alors qu’ils ne couvrent actuellement que 40 % des émissions carbone de l’Union européenne (elle-même responsable de seulement 10% des émissions mondiales), les pays en développés (comme les Etats-Unis) et les pays émergents (comme la Chine) s’intéressent à ce système de régulation qui s’inscrit bien dans le cadre du libéralisme.
Afin de stabiliser le prix du carbone et éviter les fraudes (http://www.sequovia.com/actualites/1587-les-nouveaux-escrocs-du-marche-du-carbone.html) comme cet été en Angleterre, la France a ainsi annoncé la création d’un comité de place sur la finance carbone pour faire de la France un leader dans ce domaine.

Des efforts fortement appréciés par l’ONU

« J’apprécie l’engagement ferme et le sens de l’Etat du président (Nicolas) Sarkozy, qui ont fortement contribué à amener les négociations à leur stade actuel », a déclaré à la presse Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations-Unies. « Je compte sur le sens de l’initiative, sur l’engagement et le soutien du gouvernement français pour que nous parvenions à sceller un accord à Copenhague », a-t-il même ajouté.

L’avis Sequovia

La France bénéficie d’une délégation importante et fait valoir son exception culturelle et son implication pour des enjeux humanistes. Cette implication n’est certes pas parfait, mais il est plus important que la plupart des pays présents à Copenhague, et elle a donc un grand rôle à jouer pour aboutir à un accord qui s’avère ardu.