le vrai-faux mariage

Publié le 01 décembre 2009 par Desfraises

La musique que nous avions choisie pour la marche nuptiale - version de la kitchissime bande-son de La Croisière s'amuse
Eté 1997
C’était l’époque où Babby et toute la clique du centre de loisirs où je travaillais faisions des bringues du tonnerre (chansons, déguisements, stripteases, surprises… j’ai le souvenir d’avoir bavardé avec une amie jusqu’au bout de la nuit, perché sur la branche d’un arbre). La joie coulait à flot.
Un soir, je lance une idée. Pourquoi nous n’organiserions pas un mariage ? Avec tout le folklore qui va avec, et sans les emmerdements. Un vrai-faux mariage où nous inviterions seulement ceux dont nous souhaitions la présence. Qui marier ? Le con qui propose l’union sacrée, pardi !
Et c’est parti pour les préparatifs, les invitations et tout le barda. La municipalité nous prête la salle des fêtes (sans savoir ce que nous y ferions). Nous décidons de demander aux convives de participer aux frais. Pour la modique somme de 50 francs, nous avions la boisson et un repas pantagruélique (mijoté avec amour par la maman d’un ami). 60 invités triés sur le volet. Et une personne à qui nous avions fait croire qu’il s’agissait d’un authentique mariage.
Il faut dire que tout était là pour faire illusion. La jonchée, l’adjoint au maire drapé de son écharpe tricolore, les carnets de famille, le registre et tout et tout. J’avais demandé à ce que l’on s’habille « extravagant ». Imaginez la tête des gens lorsqu’ils nous ont vus défiler dans les rues du village. A mes parents : « venez ! je ne risque pas de me marier pour de vrai de sitôt. »
La mariée et moi n’avions pas 2 témoins, mais 15 chacun. Et les âneries que l’adjoint a docilement débitées (nos vraies-fausses professions, adresses, renseignements tous plus farfelus les uns que les autres). A ma plus grande surprise, l’émotion m’a cueilli. C’était du faux. Mais la fête, l’amitié, les rires, la complicité, étaient réels.
Quelques années plus tard, nous avons su que l’adjoint au maire s’était fait taper sur les doigts pour avoir participé à cette mascarade.
(réédition du 27.6.08)