Critique en avant-première : Avatar (par Jango)

Par Jango


Synopsis :

Malgré sa paralysie, Jake Sully, un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant, est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l'atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des " pilotes " humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l'ADN humain avec celui des Na'vi, les autochtones de Pandora.
Sous sa forme d'avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d'infiltration auprès des Na'vi, devenus un obstacle trop conséquent à l'exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na'vi, sauve la vie de Jake...

Critique :
Sonnez les trompettes, le film le plus attendu de l’année a été présenté hier matin à un cercle un peu moins restreint que lundi dernier. Plus de gens, moins d’embargo sur le film (pour les critiques) et voilà que la toile se fait littéralement spammer par le mot « Avatar ». En même temps, c’est pour la bonne cause.
Le pari n’était pas gagné pour Cameron. 10 ans après Titanic, le projet Avatar était attendu pour plusieurs raisons. La première, un film de Cameron est toujours un gage de qualité et d’avancée technologique. Deux, la révolution 3D. En effet, Cameron a fait développer sur le tournage d’Avatar une technologie inédite visant à améliorer une nouvelle fois le procédé pour un rendu désormais totalement inégalé. Enfin, le budget du film. On parle de 400 à 500 millions de dollar ce qui en fait le film le plus couteux de l’histoire à ce jour.
Pression pression, alors Avatar est-il la gifle annoncée ? Cameron a-t-il réussi son pari ? Ne tergiversons pas : OUI, Avatar est juste incroyable.

Fidèle à lui-même, Cameron renoue avec le film de genre, ici la SF. Dans Avatar, nous allons suivre un marine, Jake Sully engagé dans le programme Avatar en remplacement de son frère décédé quelques années plus tôt. Ce programme se déroule conjointement à une action militaire engagée par « La compagnie (ca ne vous rappelle rien ?) » sur la planète Pandora visant à extraire un minerai extrêmement cher mais situé sous le territoire d’un peuple. L’analogie avec le pétrole est évidente mais Cameron préférera ne rien dire de ce minerai pour laisser la possibilité aux spectateurs de faire leur propre interprétation.
Ce pitch met donc en exergue la simplicité de l’histoire qui ne doit pas être ici un élément péjoratif. J’ai lu qu’Avatar était une version de Pocahontas par Cameron, c’est un peu vrai si l’on regarde de très loin. Ceci étant et comme dans Titanic où les mauvaises langues pestaient avant la sortie prétextant que l’on connaissait déjà la fin, ce qui est important dans Avatar, plus que l’histoire, c’est la manière dont Cameron va nous la raconter.
Jake Sully, en contrôlant son Avatar va donc aller à la rencontre du peuple local, les Na’vi. Très rapidement (un peu trop peut-être), il va être accepté au sein de la tribu pour en apprendre les usages. Ce parcours initiatique en compagnie de Neytiri permet à Cameron de présenter cette planète aux spectateurs, planète virtuelle mais d’un réalisme jamais atteint.
Avec Pandora, le réalisateur de Terminator réussi un pari fou. Faire croire à un monde qui n’existe pas. La faune, la flore, le comportement du ciel, l’homogénéité générale montrent à quel point le travail a été bien pensé et surtout bien fait. On sent une réelle volonté d’aller au bout des choses et de toujours prendre les spectateurs au sérieux. 100% numérique, Pandora est une véritable révolution au cinéma puisque la crédibilité de la planète est telle qu’elle laisserait à penser qu’il s’agit d’images réelles.
Les personnages en eux-mêmes s’avèrent tout aussi impressionnants. La performance capture visant à récupérer les plus infimes émotions des acteurs lors du tournage fait que le travail intellectuel nécessaire avant chaque film pour accepter qu’il s’agissait de numérique n’est plus à faire. Depuis Avatar, il n’est plus nécessaire de tolérer cela puisque réel et virtuel se mélangent sans que l’œil ne puisse à présent faire la différence. Pour faire simple : c’est parfait !

En ponctuant cette découverte de la planète de quelques passages plus musclés (sans tomber dans l’action), Cameron maintient son film à un niveau d’attention important. La tension globale exercée par les marines sur le peuple des Na’vi croit de minutes en minutes et l’issue fatale se rapproche à grand pas. Quand arrive ce moment, James Cameron va nous offrir un spectacle ébouriffant, un grand 8 numérique vertigineux et intense.
Quelques éléments propres aux blockbusters sont toutefois un peu faciles voire caricaturaux comme le général très très méchant, le directeur des opérations militaires très très buté etc etc… On pardonnera à Cameron ces petits écarts que l’on n’avait pas rencontrés dans ses précédentes réalisations puisque malgré les 2h40 du film, Avatar passe à une vitesse folle.
J’ai donc globalement été scotché par le film, qui plus est par la 3D qui est cette fois utilisée à bon escient, c'est-à-dire que l’on ne se rend même plus compte que le film était en 3D avec les lunettes. On prend vraiment part à l’histoire. C’est la première fois au cinéma que la technologie s’oublie à ce point, l’immersion est totale.
En oubliant jamais ce qui faisait la réussite de ses films, l’émotion, Cameron réussi avec Avatar le pari d’avoir une histoire passionnante, émouvante, forte car portée par des personnages intenses mais. La réussite technologique est également là puisque nous sommes désormais à un niveau jamais atteint.
C’est encore trop chaud dans ma tête pour savoir s’il s’agit du film de l’année mais ce qui est sur, c’est qu’il s’agit d’un grand film réalisé par génie (je le crois sincèrement). Du grand cinéma en somme !
--
A voir également, la review de Cloneweb qui a assisté à la conférence de presse de l'équipe lundi dernier.
Pour finir, vous retrouverez ci-dessous une vidéo de 15 minutes issues des entretiens avec l'équipe du film. Les réponses sont très intéressantes et ponctuées d'images présentant notamment le procédé de performance capture. Très instructif !


Sortie officielle française : 16 décembre 2009