La BD des paresseuses

Par Sébastien Michel
Soledad Bravi,
éd. Marabout, 96 p.
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On a tous quelque chose des paresseuses, surtout quand on est une jeune trentenaire amoureuse des granola. Le quotidien de la paresseuse, c'est trois fois rien qui nous ressemble, le vernis qui déborde sur les doigts empâtés, l'achat d'un énième sac qui garnira la galerie des sacs, l'érection du bouton sur le visage du printemps. Soledad Bravi a le don de croquer cette féminité gourmande de tous les plaisirs du quotidien et qui fait tout pour cacher ses petits péchés mignons, une raclette ou un gâteau au chocolat enfilé à la la vitesse de l'éclair. C'est que la paresseuse allongée sur son transat ou son fauteuil préféré n'a qu'un rêve : trouver un médicament qui lui permette de bouffer tout ce qu'elle veut sans grossir.

Si elle n'est pas en compagnie de sa glace ou de sa religieuse, la paresseuse est partout sauf au travail : en vacances au ski, en week-end à Cabourg ou sur les plages de l'Atlantique. En fait la paresseuse n'a qu'une seule obsession et un seul amour : son nombril qu'elle montre en préambule avant d'exhiber tout ce qui tourne autour : ma salle de gym, mes soldes, ma coupe du monde, mon coiffeur, moi, moi, moi jusqu'au bout de l'ego, la paresseuse n'a le temps de faire qu'une seule et unique chose : penser à elle. La Bd des paresseuses, c'est acide, c'est amer contre une paresse que l'on aime tant.