Accidents du travail

Publié le 13 décembre 2009 par Malesherbes

Des salariés, devant se déplacer pour leur travail, voient les frais correspondants remboursés par leur employeur. Pour certains d’entre eux, selon leur statut, l’administration fiscale admet de ne pas considérer ces remboursements comme un revenu et ne les impose donc pas.


Des salariés se trouvent frappés par un accident du travail du fait de leur imprudence, de l'imprévoyance de l’entreprise, ou de la fatalité. Quelle qu’en soit la cause, ils sont d’abord des victimes et, le plus souvent, dans l’incapacité de travailler. Ils perçoivent alors des indemnités journalières qui ne devraient pas être considérées comme un salaire. Elles permettent de limiter la perte de revenu engendrée par cette incapacité et de prendre en compte leur qualité de victimes. Leur montant est insuffisant pour y loger le moindre pretium doloris.


Nos parlementaires, eux, se voient allouer en régime normal des indemnités beaucoup plus conséquentes et bénéficient aussi de généreuses exemptions d’impôt. Dans un pays si soucieux de définir son identité nationale, où trône la noble devise « Liberté, égalité, fraternité », il semble qu’elle n’ait pas percé l’épaisse carapace de nos égoïstes législateurs puisqu’ils viennent de décider d’imposer les indemnités des accidentés du travail.


Depuis plusieurs années, notre pays se trouve face au déficit de la Sécurité sociale. Son origine est pourtant évidente : l’augmentation du chômage vient sans cesse diminuer les ressources tandis que l’allongement de la durée de la vie et des possibilités toujours plus coûteuses de soigner accroissent les dépenses. On s’évertue à mettre en place des mesures de gribouille : lutter contre la fraude, qui existe certes, mais contre laquelle les CPAM se sont déjà mobilisées et qui n’est pas l’essentiel du problème, réduire ou supprimer les remboursements de médicaments dits de confort ou à l’efficacité non démontrée, imposer une participation de cinquante centimes d’euro par boîte de médicaments, mesure imbécile édictée par des parlementaires nantis qui n’ont pas conscience du fait qu’il existe des assurés pour lesquels une telle somme n’est pas négligeable.


Il convient bien sûr de contrôler les dépenses mais la seule voie à suivre pour préserver cet héritage de la libération, autre fleuron de notre identité nationale, est de trouver de nouvelles recettes. De plus qualifiés que moi pourraient s’y employer. J’ignore l’importance de ce gisement mais pourquoi n’imposerait-on pas les gains des jeux de hasard ? Celui qui a l’infortune de subir un accident du travail est taxé sur ses indemnités mais celui qui a la chance de gagner une somme, parfois considérable, à quelque loterie, est dispensé de verser son écot à la collectivité nationale.

Curieuse conception de la solidarité !