Expatriate : quatre kangourous se font remarquer en concert !

Publié le 14 décembre 2009 par Actualitté

Hum’ que ça fleure bon le rock australien par ici… Expatriate, révélation rock de cette fin d’année, rencontré en première partie des concerts de Placebo, au cours des festivals de l’été, les voilà qui débarquent avec un premier album « In The Midst Of This » dans les bacs depuis le 19 octobre dernier. Zoom sur les nouveaux leaders du rock écorché vif.

Un bout de l’Australie qui vient jusqu’à nous et ce n’est pas pour nous déplaire. Un bon groupe rock qui par voie intraveineuse a dû s’enivrer de U2 et de Midnight Oil c’est la classe. Nouvel opus qui commence « enfin » à se faire distinguer après un EP sorti en mai dernier de quelques titres qui donnaient la couleur, passé totalement inaperçu. Comble de l’ironie, ils ont été acceptés les bras ouverts en Australie, Nouvelle-Zélande et aux États-Unis et c’est le calme plat en France.

Décryptage

Le groupe composé de Ben King (voix et guitare), le guitariste Damian Press et Dave Molland le bassiste, Christo Kollias à la batterie forment Expatriate et enregistrent leur premier opus (dans les bacs seulement cette année en France) en 2007 aux États-Unis dans les studios (pour une partie des titres) où Nirvana a travaillé. Brian Molko (leader Placebo) les repère, les veut, les obtient. Ils partent alors à la conquête de l’Europe deux ans après avoir été reconnus comme la révélation rock dans leur pays. L’EP arrive mollement sur les platines, mais c’est avec les concerts qu’on commence enfin à entendre parler d’eux ici et là.

Du U2, du Depeche Mode et du The Kellers

Le dosage parfait en chimie est de savoir-faire des étincelles avec les bons ingrédients. Expatriate a trouvé le truc. Un style qui rappelle celui de Bono du groupe irlandais U2. Mais attention, lors d’une interview que Ben King a accordée, il est formel, tous les groupes ont une certaine influence dans leur musique donc il veut bien que la comparaison soit faite avec le groupe irlandais, mais alors le « good U2 », celui des débuts, à bon entendeur ! Pour son acolyte c’est de l’ordre du subconscient (ça tombe bien, on a besoin de cobayes en laboratoire des neurosciences du CNRS !). La diction très australienne y est aussi pour quelque chose. Rien que le mot « Passagers » avec l’accentuation sur le « Pa » sur « Blackbird » est exceptionnellement exquis.
Les riffs de la guitare écorchée vive, déchaînés, électriques coïncident au rock australien Midnight Oil, INXS. Les textes qui s’inspirent d’une vie aux « boulots pourris », Ben s’explique : « si tu écoutes cette musique, tu sais d’où tu viens ». Une notion de rédemption et de « la vie continue » qui tend vers un Depeche Mode percutant (« Shooting Star »). Et enfin, il faut avouer qu’il y a ce petit soupçon de romantisme dans une veine The Kellers.

Un rock bien guindé

Un album qui n’est absolument pas indigeste. Certes, ils n’ont peut-être pas inventé la poudre, mais c’est un rock qui s’est fait dans les vieux pots de confitures. Une passation de pouvoir du rock des papys au teint plus frais. Avec un vrai coup cœur pour « Gotta Get Home » (sonorité Kasabian). Quelques tubes pour un premier album que le groupe considère comme trop made in studio. Ils aimeraient pour leur prochain opus faire quelque chose de plus « live ». Dans l’attente, le groupe est en tournée européenne pour nous faire saliver… forcément. Il seront à ce titre en concert mercredi au Nouveau Casino de Paris.