L’espoir d’une fragrance de souvenir lointain

Publié le 17 décembre 2009 par Hortensia

  Je pensais que le livre venait de sortir, il y a une petite année. Quelle ne fut pas ma surprise de constater, au travers du net  que ce livre compte 4 bonnes années d’existence et qu’il y a même eu, entre temps, un film !

Deux petits jours de lecture et voilà le bouquin terminé. Dire que j’ai failli décrocher en plein milieu de narration, au détour d’une énième scène de sexe, stérile et convenue !

Il y a les personnages: flic, Vincent, Francesca, Isabelle, Esther, Savant, Fox, les sauvages, les citadins aux visages putrides.

On y découvre la quête de soi à travers l’organisation de flic, l’amour canin de Fox, l’aventure ultime de Francesca, la baise quotidienne d’Esther, l’engagement entier de Vincent.
On y découvre la perte de soi à travers l’ultime emportement du fiancé de Francesca, l’oubli de la danse d’Isabelle, la méconnaissance culturelle de l’amour de Daniel, le narrateur.

Il y a le narrateur. A la recherche de la recherche d’un amour complet, idéal, qui allie le sexe à l’intelligence casanière, qui allie le dévouement canin à la jouissance du plaisir égoïste. Bref, un amour extra-terrestre qui ne peut exister.

Il y a la quête d’un idéal absolu, vieux comme la vie: l’éternité. Cette éternité que l’on essaie de pondre en deux lignes, quelques phrases, un succès médiatique, des enfants, des œuvres, des dons, de l’amour, de la croyance, un Dieu, des Dieux, le temps, la pluie, le vent et le sable qui coule inexorablement dans les veines de chaque plage, fut-il blanc, jaune ou noir, comme à Lanzarote…

Il y a le choix cornélien qui n’en est plus un, à travers cette société libérée, donner son héritage à ses enfants, pour la subsistance de la famille, des gênes, de sa propre culture…? Ou tout donner à cette entente, pour revivre après sa propre mort, sans enfant, sans don, Rien que l’espoir d’un Moi ressuscité et éternel.

Dieu est un tout. Ici la quête est une et fait front à l’altérité. Il n’y a qu’un seul salut: Soi. Moi. Ma, mon, mes… Pas le reste. Après moi le déluge.

Il y a un revirement de situation, plusieurs au-delà… Au delà de l’humain et de ses échecs, il y a son succès, le néo-humain. Au delà du néo-humain et de ses échecs, il y a l’humain, le sauvage, le primitif, celui-là même qu’on retrouve encore chez nous, fait de peur et d’envie, prêt à tuer l’objet de votre amour s’il vous craint ou vous envie: dixit les deux morts de Fox, l’ultime innocent, l’ultime bouc émissaire… Tué par les gens du chantier, des primitifs non pas flamands mais hispanisants, puis par les sauvages. Point commun: à la va vite.

Ce livre sera étudié en classe par nos petits enfants. Non pour son style, très fragmentaire, mais pour sa profondeur, ses questionnements.

Quand les élèves ne seront plus au niveau du Banquet de Platon, ils plongerons dans l’univers philosophique de Houellebecq.

C’est possible.

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