Italie: Les immigrés roumains déchainent des sentiments de rejet

Publié le 02 novembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com

La communauté roumaine est montrée du doigt  en Italie après l'arrestation d'un Roumain soupçonné de l'agression mortelle d'une femme à Rome, qui a fait réagir le gouvernement et choqué le pays où ces immigrés d'arrivée récente sont perçus comme une menace pour la sécurité. La majorité de centre-gauche s'est aussitôt saisie du thème de la sécurité habituellement accaparé par la droite, et a demandé à l'Union européenne (UE) d'intervenir auprès des autorités de Bucarest pour que celles-ci contrôlent plus efficacement leurs émigrés.

Giovanna Reggiani, 47 ans, épouse d'un capitaine de la marine, a été retrouvée mardi soir dans le coma dans un fossé, près d'un campement de la banlieue de Rome où vivent de nombreux Roumains. Elle est décédée jeudi soir. Son agresseur présumé, un Roumain de 24 ans, a été arrêté. L'enquête n'a pas encore établie si la victime a été violée comme l'ont d'abord affirmé les médias. Cette agression intervient après d'autres faits divers mettant en cause des Roumains, qui ont alimenté un courant xénophobe dans la péninsule. "Nous faisons en sorte que ce genre d'actes ne se répète pas", a déclaré M. Prodi jeudi.

Quelque 342.200 Roumains vivent en Italie, selon l'institut de statistiques Istat, mais l'organisation catholique Caritas les évalue à 556.000, un chiffre en forte augmentation depuis l'entrée du pays dans l'UE en janvier 2007. Beaucoup vivent dans des conditions précaires, dans des campements de fortune à la périphérie des grandes villes où certains d'entre eux se livrent à de petits trafics ou à la mendicité. Principale communauté d'immigrés en Italie où vivent 3,7 millions d'étrangers, les Roumains sont aussi accusés par la police d'être les premiers en termes de criminalité: en 2006, ils représentaient 15,4% des étrangers accusés de meurtre, de violence sexuelle et de vols.

Ce problème "ne concerne pas seulement l'Italie", a souligné M. Prodi jeudi. Le maire de Rome et chef du nouveau Parti démocrate (PD, centre-gauche) Walter Veltroni a été plus précis. "Les maires ne peuvent pas affronter seuls les flux migratoires massifs dus à l'entrée de la Roumanie dans l'UE (qui) ont aujourd'hui changé: parallèlement à des gens biens, il y a désormais trop de criminels", a-t-il estimé dans La Repubblica.