L'immigration belge au 19ème et au 20ème siècle ...

Publié le 20 décembre 2009 par Esquermoise
Ma mère appartenait à une famille de petits fermiers belges qui eurent treize enfants vivants.
Deux de leurs filles vinrent en France, embauchées comme employées de maison dans la riche bourgeoisie lilloise. Toutes deux épousèrent des Français.
Arrivée en France vers 1922, elle se maria en 1930, elle parlait un français châtié et écrivait sans faute d'orthographe ni de syntaxe...
Comme ma mère, des centaines de Belges vinrent travailler en France au prix d'un dépaysement total, passant de la campagne au bruit des machines.
Les historiens nous disent que le rôle des Belges fut considérable dans l'accroissement de la population du Nord , celles de Roubaix et de Bruay-en-Artois furent multipliées par quinze, celle de Tourcoing par sept, celle de Lille par quatre, en trente ans.
Les entreprises appréciaient les immigrés belges, efficaces au travail, résistants, dociles, moins exigeants que les autochtones.
Les Flamands qui travaillaient dans le nord devaient apprendre deux langues, le français, langue de l'administration et du bien-parler , et le picard, langue du travail et de la rue. A l'école, les petits Belges figuraient parmi les meilleurs.
Ils sont catholiques, l'Eglise St Pierre-St Paul , à Wazemmes est édifiée pour un quartier à dominante belge et une messe en flamand est dite chaque semaine à Esquermes.
Aujourd'hui, le nombre de descendants belges est encore énorme dans la Région. Ceux -ci n'ont jamais eu qu'une obsession: faire oublier leur origine! les Vannieuwenhuise, Vanpeteghem et les Dekeyser etc ont voulu se fondre dans le pays d'accueil.
Moi, je suis fière de mes origines franco-belge et j'aime me balader en Belgique néerlandophone.
Sources:Belges et Français du Nord. éditions V.d.N.