Mon top 11 musique pour 2009

Publié le 21 décembre 2009 par Epicure

Amateurs de chiffres ronds, donnez-moi un break. J’ai tout fait pour réduire la liste à 10 mais là j’ai pas le goût de faire des compromis. Alors voici les 11 albums qui m’ont flatté les tympans, levé le poil et remué le coeur pour cette année. Je serais curieux de les comparer avec vos choix donc, si ça vous tente, ne vous gênez pas pour étaler vos coups de coeur plus bas.

Dans l’ordre :

#11 : Merriweather Post Pavilion par Animal Collective (janvier)


Celui-là, vous risquez de le voir un peu partout dans les listes de top à travers la blogosphère. MPP est probablement le coup de maître d’Animal Collective, ce qui n’est pas peu dire étant donné la grande qualité des albums précédents. Si l’album ne se retrouve pas plus haut dans ma liste, c’est qu’il provoque chez moi un plaisir davantage cérébral que viscéral : disons qu’il s’agit d’un album foutrement impressionnant mais que j’ai écouté (plusieurs fois) avec un certain détachement.

#10 : La lenteur alentour par Émilie Proulx (mars)


J’attendais ce premier véritable album avec beaucoup d’impatience suite au choc du EP deux ans auparavant. Je le réécoute à l’instant et ne comprend toujours pas pourquoi Émilie continue de voler sous le radar. La lenteur alentour est un album d’une douceur nostalgique irrésistible, parfaitement maîtrisé et interprété avec beaucoup de feeling par la guitariste chanteuse. La lenteur alentour est beaucoup plus dépouillé et authentique que Dans une ville endormie. Plus folk aussi, ce qui m’a déstabilisé au départ mais m’a complètement conquis par la suite.

#9 : Other Lives par Other Lives (mars)


Si le virage rock effectué par Coldplay après Parachutes vous donne des boutons, j’ai peut-être le clearasil qu’il vous faut. Le quintette de l’Oklahoma propose avec ce premier album une folk-pop aérienne et enveloppante qui, je vous l’accorde, n’est pas un triomphe d’originalité, mais qui s’écoute à répétition sans lassitude. Y a de ces albums qui s’insèrent par eux-mèmes, tranquillement, dans un top 11 et Other Lives est définitivement de cette trempe.

#8 : When Sweet Sleep Returned par Assemble Head in Sunburst Sound (avril)


Tee Pee Records s’est visiblement donné la mission de remettre sur la mappe la belle époque space/psych-rock des années 70 et Assemble Head in Sunburst Sound en est un fier représentant. Le troisième album du groupe de San Francisco sent le cannabis et la crème budwig à plein nez. Les pièces sont quand même bien ramassées pour le style (on est loin d’Earthless avec ses tounes de 35 minutes) mais font la belle part à cette virtuosité “échevelée” qui nous ramène avec plaisir 40 ans en arrière. Sans doute une de mes belles découvertes cette année.

#7 : XX par The XX (août)


Cet album est vraiment sorti d’un sac à surprises. C’est qui ça The XX? Comment ça peut être aussi bon? The XX vient de Londres et ses membres sont à peine sortis de l’adolescence; pourtant, la musique fait preuve d’une maturité et d’une retenue étonnantes. Le style est assez difficile à définir : pop, post-punk, électro-pop gothique… The XX c’est pas tout à fait et un peu de tout ça à la fois. Moi, je dirais que c’est : tsé le genre d’album que tu conseilles à tes amis dans l’assurance qu’ils t’en seront reconnaissants, genre.

#6 : Hospice par The Antlers (juin)


Un employé d’un centre pour personnes atteintes d’un cancer fait la connaissance de Sylvia, jeune femme souffrant d’un cancer des os. L’homme en tombe amoureux et l’accompagne dans son combat, jusqu’à sa mort. Voilà la trame narrative de ce magnifique album concept des Antlers. On s’entend qu’on ne danse pas nu et fleur au bec sur la musique d’Hospice; on se laisse simplement envoûter par cette musique parfois douce et dépouillée, parfois intense et explosive. Et là l’histoire prend aisément forme sous nos yeux. Triste, mélancolique, magnifique.

#5 : Marie-Pierre Arthur par Marie-Pierre Arthur (février)


Marie-Pierre a conçu un de ces rares albums qu’on a le goût de ré-écouter immédiatement après la dernière note de la dernière chanson. Les mélodies nous rentrent facilement dans la tête et on n’a pas de mal à ce qu’elles y demeurent. Mais il y a plus : l’album jouit également de subtils arrangements qui donnent une nouvelle dimension à l’expérience d’écoute. Pas étonnant que les gars de Karkwa aient mis leur nez dans la production. En passant, “Le vent m’appelle par mon prénom” ferait facilement ma liste des chansons de l’année.

#4 : Futuro par The Low Frequency in Stereo (janvier)


C’est fait. Les Norvégiens de LFiS ont complété la transition de groupe post-rock moyen qu’il était par le passé à groupe rock excellent qu’il est devenu cette année avec Futuro. L’empreinte post-rock demeure (subtilement), mais le son du groupe dans l’ensemble s’est peaufiné et a accueilli des éléments d’autres styles (post-punk, new wave, entre autres) pour faire de Futuro un album diversifié et surtout, de qualité constante de la première à la dernière minute.

#3 : Horehound par The Dead Weather (juillet)


Ah, le destin… Les Raconteurs faisaient l’an dernier une tournée avec les Kills en première partie. Jack White apprend alors par son doc d’y aller mollo avec sa voix. Il demande alors à Alison, chanteuse des Kills, de leur donner un coup de main. De là est né The Dead Weather. White joue principalement de la batterie sur l’album et Dean Fertita de Queen of the Stone Age vient compléter le supergroupe. Ça donne un truc très cru, pas trop éloigné des Raconteurs et des White Stripes, mais qui profite de la voix très couilleuse d’Alison Mosshart. Du bon rock bluesé sans artifice, rentre-dedans, fort efficace. Et “Treat Me Like Your Mother” est une autre de mes tounes de l’année.

#2 : Fantasies par Metric (mars)


Je n’ai jamais été un grand fan de Metric avant cette année. En fait, je les aimais bien, sans plus. Mais le jour où Fantasies s’est emparé de mon iPod, j’ai vraiment eu beaucoup de difficulté à m’en débarasser. Tout comme pour Marie-Pierre Arthur, Fantasies regorge de pièces contagieuses qu’on adore se retaper en boucle. De plus, la guitare électrique prend une place beaucoup plus importante dans le son du groupe que sur les précédents albums, ce qui donne selon moi une belle vitalité à Fantasies. En tout cas, ça ne nuit vraiment pas en spectacle, comme en a fait foi la prestation de Metric au dernier festival d’été. Et Emily… Ah! Emily!

#1 : Wait For Me par Moby (juin)


Si vous m’aviez dit en janvier dernier que le prochain album de Moby serait en tête de cette liste à la fin de l’année, je ne vous aurais vraiment pas cru. Car Moby m’avait plutôt déçu à chacune de ses parutions depuis Play 10 ans auparavant. En juin dernier, je suis tombé sur une entrevue de Moby qui m’a intrigué. Moby mentionnait qu’il avait réalisé son album le plus personnel depuis fort longtemps, qu’il faisait bon de ne pas tenir compte de la pression des maisons de disque et qu’il serait content même si 15 personnes seulement achetaient Wait For Me. J’ai donc jeté une oreille. Quelques minutes plus tard, je pliais les genoux. C’est le Moby introspectif et retenu qui est dévoilé sur cet album. Le son se rapproche beaucoup de celui de Play mais il se dégage aussi de cet album un feeling de tristesse qui m’a immédiatement charmé. Tordu, non? En terminant, trois mots sur la pochette : simple et superbe!