Exposition "Glasnostdead" à Lille

Publié le 21 décembre 2009 par Blogcoolstuff

Prenez une poignée d'artistes français férus d'art graphiques et de street arts en tout genre. Transplantez-les quelque temps hors de leur milieu naturel, confrontez-les à de nouvelles normes esthétiques, à une culture graphique qui n'est pas la leur. A leur retour demandez-leur de concevoir ensemble une exposition relatant cette expérience.
Telle est l'intéressante expérimentation à laquelle s'est livré sur lui-même le collectif nantais 100Pression en s'exilant un temps en Russie. Le résultat en est aujourd'hui visible sous la forme d'une exposition itinérante - Glasnostdead - faisant actuellement étape à la Maison Folie Moulins de Lille (jusqu'au 17 janvier 2010). Pour l'occasion, en plus des oeuvres créées par les membres de 100Pression (The Blind, The Postman Quartet, Muy, Gratos, Pedro et K.Zy), Glastnostdead s'enrichit de contributions d'artistes locaux (Mikostic, Amose, Eroné et La Yeah!Produzione dont on peut également voir certains travaux actuellement au Monde moderne).

Grâce à une scénographie très bien pensée et mettant parfaitement à profit les caractéristiques du lieu - ambiance bunker ou sous-marin nucléaire assurée dans le sous-sol de la Maison Folie ! - Glastnostdead décline ainsi sa thématique forte au travers d'une multitude de supports allant de la sculpture au graffiti en passant par l'illustration, l'acrylique sur toile, la sérigraphie, le pochoir ou encore le tag en braille. La photographie est elle aussi partie prenante de cette proposition artistique par le biais d'une série de (belles) prises de vue témoignant des pérégrinations moscovites du collectif et documentant ainsi de manière fort judicieuse le projet lui-même.
"Alors quoi ?", me direz-vous ! Quid du résultat de cette expérience ? Qu'est-ce qui, à l'Est, aura fasciné les artistes français ? Qu'est-ce qui les aura inspiré ? Le constat est somme toute assez amer puisque, au final, ce qui semble aujourd'hui encore frapper le visiteur, ce sont principalement les traces toujours apparentes de l'esthétique soviétique, derniers remparts symboliques à l'uniformisation de l'Est et de l'Ouest. Comme si aujourd'hui plus que jamais, l'autre monde était à inventer plus qu'à visiter.