Touhami Moualek : La société française ébranlée par les puissants lobbies

Publié le 19 décembre 2009 par Mtouhami
Malika MENARD


The Corrs - Vive l'Irlande !

South Africa 2010: please forgive us!

(Afrique du Sud 2010 : Veuillez nous excuser !)





Soyons clairs. La question posée insidieusement aux citoyens français, par l’intermédiaire de ce burlesque débat sur l’Identité nationale, est la suivante : la France est-elle en route vers une inéluctable islamisation ? Autrement dit, il est fait référence à une imaginaire perte de repères identitaires par ce dilemme : voulez-vous demeurer Français d’origine catholique ou acceptez-vous passivement de devenir, à court terme, des Musulmans ? En ce sens, ce débat est nuisible à la cohésion sociale ; il fait appel aux pires instincts primitifs humains incitant à la haine de l’autre ; il exalte les peurs irrationnelles, insensées, absurdes. L’irresponsabilité du Président de la République et de son Ministre de l’immigration, Eric Besson (un transfuge venu de gauche !), est à ce titre consternante. Comment peut-on, à ce point, jouer avec le feu au plus haut niveau de l’Etat ? Ce n’est pas l’islam qui menace la France, ce sont les diviseurs, les fauteurs de troubles, les crétins de la République qui jouent avec l’unité nationale. « Celui qui sème le vent, récolte la tempête » dit un célèbre adage. Et la tempête est proche. Un jour ou l’autre la sentence tombe ; malheur aux infidèles, ces félons !   

Ce débat est également un véritable exutoire, une tribune offerte à l’ultra racisme. Les racistes de France sont cordialement invités à s’exprimer, à proférer leurs insultes, à vociférer, à hurler leur haine de l’étranger. La secrétaire d’Etat Nadine Morano a d’ailleurs indiqué la voie à suivre puisque, selon elle, parler verlan et porter une casquette à l’envers cela reviendrait à ne pas aimer la France. Quelle niaiserie ! Quelle insulte adressée à toute une jeunesse ; une jeunesse de France ! La chasse aux sorcières est lancée. Haro sur les jeunes de banlieue ! Jamais pitrerie n’a atteint de telles énormités en France. A croire que nous assistons en direct à un enterrement de première classe (UMP) d’une France terre d’asile, terre du peuple, celle qui autrefois combattit l’injustice, détrôna un roi, le remplaçant par une République. Une France, siècle des Lumières, de la tolérance, de la fraternité, du vivre libre ou mourir. Où allons-nous ? Quel est le but de tous ces renégats ? La France est à la dérive. Rendez à la France son joyau, ce que l’humanité a de plus magnifique, ce que Dieu à donner de plus précieux aux hommes en héritage : l’Amour.

Mais voilà, Nicolas Sarkozy et Eric Besson connaissent-ils, finalement, la France ? Permettez-moi d’en douter. En effet, si les deux compères maîtrisaient ce sujet, ce n’est pas de l’Identité nationale dont ils nous auraient parlé, mais bien de l’Histoire de France. A la question : « d’où venons-nous, et où allons-nous ? », personne n’a jamais pu et ne pourra jamais répondre avec certitude. Ce débat sur l’Identité nationale sonne creux, débouche sur le faux ; nos politiques ont touché le fond, reflétant au monde entier une image salie, entachée et détestable de la France. Une France méconnaissable ; une France à l’agonie ; une France malade ; une France soucieuse et inquiète, à l’image de son équipe nationale de football tétanisée, perdue, à la déroute. Dieu !, que les chemins sont encore longs, et toujours rien à l’horizon, aucune trace, aucun signe d’une hypothétique trêve : quand donc nos politiques nous apporteront-ils la paix ?

A ceux qui ont initié ce grotesque débat sur l’identité nationale (ils se reconnaîtront, j’en suis sûr), j’aimerais dire ceci, en toute simplicité. Je ne me sens en rien responsable de la catastrophe (Shoah) qui frappa les Juifs au cours de la seconde guerre mondiale. Et encore moins mes enfants. Je refuse d’être culpabilisé en permanence. Je refuse que mes enfants soient également pris en otage par cette Shoah. Une shoah devenue une véritable mine d’or, une rente à vie pour tous les businessmans ayant obtenu le copyright. Les vrais responsables de cette Shoah étaient des Allemands, prétendument issus d’une race aryenne, et ayant appartenu au IIIe Reich, dirigé par Adolf Hitler. Aussi, si vous êtes en quête permanente de pardon et de repentance, c’est au peuple allemand qu’il faut vous adresser. Pas au peuple français. Ce dernier, lui, s’est battu et particulièrement illustré dans ses combats à mort contre cette odieuse idéologie : le nazisme.     

En revanche, si je n’ai pas directement connu la Shoah, je connais et vis toujours à l’époque de la tragique « Naqba » (mot arabe signifiant également la catastrophe). Du nazisme est né la Shoah. La Shoah favorisera et accentuera la « Naqba » palestinienne. Tout comme les femmes et les hommes qui avaient senti l’odeur du nazisme se répandre en Europe et sont restés silencieux, soit par lâcheté, soit par intérêt, je compterais (et vous compteriez avec moi) parmi ces lâches de l’histoire, si je me taisais alors que tout un peuple est martyrisé, anéanti, oppressé, massacré et exterminé. Et tout cela en silence, de manière froide, cynique, inhumaine. Alors, je vous le dis et vous le répète, en toute liberté, ne me culpabilisez plus avec la Shoah, je n’y suis pour rien et mes enfants non plus !   

Les néo-sionistes ont ébranlé la société française, l’ont vidée de sa substance, privée de sa mémoire au profit d’une autre mémoire, celle de l’abandon de sa propre histoire. Près de soixante cinq ans après, les Français sont tenus d’exprimer quotidiennement des regrets pour des crimes qu’ils n’ont pas directement commis. Une idée folle a même plané dans la tête du Président Nicolas Sarkozy. Cette idée consistait à obliger, en classe de cours moyen élémentaire, chaque élève à tenir et jouer le rôle d’un enfant juif déporté. Rien que cela ! Ils sont fous à lier ! La culpabilisation jusque parmi les enfants ! Jusqu’où iront-ils ? Il faut absolument que les Juifs de France, notamment, réfléchissent sur cette terrible et ignoble exploitation abusive et éhontée d’une Shoah érigée en vrai trophée, celui d’une souffrance placée au-dessus de toutes les autres souffrances. Et si les souffrances humaines peuvent être hiérarchisées, alors le mot souffrance même perdrait tout son sens.   

J’ai assisté, le 5 décembre dernier, au débat organisé par Ahmed (Président de l’association La banlieue S’exprime – LBS), dont le sujet traitait justement de l’identité nationale. Il y a eu beaucoup d’interventions très intéressantes de la part de personnes de tous horizons ethniques et sociaux, ayant une très bonne culture politique. Tout au moins une conscience politique. Les politiques professionnels n’ont plus qu’à se tenir tranquille !

J’ai beaucoup apprécié l’intervention d’une personne, affiliée au mouvement Egalité et réconciliation, me semble-t-il, et qui a dit ceci : « Les Français musulmans vont nous aider à reconstruire notre identité nationale. Une identité que nous avons perdue. » Cela signifie que les Français ont été dépossédés, dépourvus de leur identité culturelle et historique. Et ce n’est sûrement pas à cause des Français dits musulmans. Bien au contraire, les Français musulmans souhaitent vivre avec des concitoyens français qui soient fiers de leur religion (quelle qu'elle soit) et pour les athées, de leur conscience morale. A toujours courber l’échine et mordre la poussière, il serait peut-être temps pour ces citoyens français catholiques ou non de relever la tête et de dire non aux dominants, ceux-là mêmes qui tirent les ficelles, s’enrichissent, et règnent grâce à la division orchestrée et programmée des différentes populations françaises entre elles.

La société française dans son immense ensemble n’est ni raciste ni xénophobe. Le prétendre serait mentir. Les nombreux couples mixtes témoignent de l’ouverture des Français aux autres. Mais il existe de puissants lobbies qui instrumentalisent, institutionnalisent le racisme et l’antisémitisme (uniquement l’hostilité envers les Juifs et non pas à tous les sémites), transformant la xénophobie, l’intolérance et le racisme en des réalités structurelles, distillées parcimonieusement par les prétendues élites intellectuelles et les pouvoirs politiques. La division et les conflits entre les différentes communautés françaises ont été décidés et élaborés en haut lieu depuis fort longtemps. Cette politique s’est enracinée parmi tous les partis politiques, sans exception. La droite adopte un ton direct, alors que la gauche est plus sournoise, plus hypocrite. Heureusement, tous les plans démoniaques ne fonctionnent pas forcément, parce qu’ils se heurtent à la conscience des hommes. Et on peut évidemment tout réglementer, sauf la liberté de penser. La conscience humaine ravit toujours à l’homme ce qu’il a de meilleur en lui pour valoriser et mettre en évidence son côté penchant pour le bien.  

J’aimerais dire aux jeunes générations que l’injustice et la discrimination appellent parfois à la révolte. Cette révolte peut être compréhensible, voire légitime. Mais il faut aussi savoir opposer, aux injustices et aux discriminations, d’autres combats : ceux livrés contre soi-même, en s’imposant par ses qualités morales et professionnelles, par ses compétences, son implication personnelle et ses propres capacités à vouloir construire et édifier une société qui soit plus juste, basée sur le droit commun et non pas fondée sur l’argent roi. Faire partie de l’une des indiscutables et incontournables composantes de la société française, tel devrait être l’objectif de chacun d’entre nous.

Mais rassurez-vous, je sais aussi qu’en France il existe également des hommes avec lesquels on ne peut discuter ; des hommes qu’il faut avant tout chercher à combattre !


Touhami Moualek

Auteur de : La Déchirure – Algérie de mon père, France de mon enfance

Editeur : Edilivre.com (en vente alapage.com et autres principaux sites de vente en ligne.