Sarkozy, le bouclier fiscal et le mensonge.

Publié le 16 décembre 2009 par Juan

Lundi, lors de la conférence de presse sur le "Grand Emprunt", le président de LCP, Gérard Leclerc, a posé l’une des rares questions : Nicolas Sarkoy pense-t-il revenir sur certaines niches fiscales ou le bouclier fiscal compte tenu de la dégradation des comptes publics ?
Sarkozy a la réponse autoritaire et méprisante :
« Ecoutez… les niches fiscales… j’comprends pas. Nous sommes le premier gouvernement à les avoir plafonné. » Puis : « nous sortons à peine de la loi de Finances, on en a discuté avec le Parlement… Toutes les niches fiscales ont été plafonnées. »
« Sur le bouclier fiscal… m’enfin… Monsieur Leclerc… est ce que vous avez conscience que nous sommes en Europe ? Non… Parce que c’est un point important… la France est le deuxième pays d’Europe. (...) Quel est le premier pays d’Europe, Monsieur Leclerc ? L’Allemagne. L’Allemagne est notre voisin. C’est notre premier client, notre premier fournisseur. Et notre premier concurrent. Ce n’est pas faire insulte aux Allemands que de dire qu’ils sont notre premier concurrent… sur les marchés extérieurs, contrairement à ce que j’entend dire, les premiers concurrents des entreprises français, c’est l’Allemagne. »
Et le mensonge fuse alors :
« Nous avons une frontière commune. L’Allemagne a un bouclier fiscal. Et le bouclier fiscal est inscrit dans la Constitution. »
C’est dit. C’est faux. Y-a-t-il un journaliste pour relever l’erreur, le mensonge, l’imposture ? Non. Mathieu Magnaudeix, sur Mediapart, rappelle, une nouvelle fois, les faits:

"Le bouclier fiscal allemand est une pure invention, comme Mediapart l'avait écrit dès le mois de mars 2009. Rien de tel n'est inscrit dans la Loi fondamentale. En 1995, les juges constitutionnels du tribunal de Karlsruhe avaient bien indiqué qu'un contribuable ne devait pas verser au total plus d'«environ la moitié» de ses revenus au fisc au nom du respect de la propriété privée – Nicolas Sarkozy semble faire allusion à cette décision quand il évoque une décision de la «Cour suprême» allemande (sic). Mais cette décision, très contestée, a été cassée en 2006, et Nicolas Sarkozy feint de l'ignorer. "


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Quand aux réactions sur les annonces du président, elles furent finalement bien moins enthousiastes que le Monarque n'aurait pu l'espérer...

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