Les manuscrits se réfugient habituellement dans les bouteilles, à Saragosse, dans la malle du Docteur Watson, voire dans les papiers d'Antoine Roquentin...Il est moins fréquent qu'ils se dissimulent dans une église qui n'existait pas à la date de la trouvaille.
Qu'en un mois 39 investigateurs aient déniché mes papiers publiés sous l'égide du Haikou, je peux aussi l'accepter. Non que je sois expert en matière de formes fixes, extrême orientales qui plus est. Mais tout lecteur qui s'intéresse à la poésie francophone actuelle ne peut manquer d'être humecté de quelques embruns de la déferlante du haikou. Exercice mental bienfaisant pour quelques poètes que sa concision lapidaire fascine, il a le charme d'autoriser toute personne sachant identifier les nombres premiers 3 -pour le nombre de lignes-, 5 et 7 -pour le nombre de syllabes-, à se croire douée de savoir écrire poétique. Encore que la scansion a postériori révèle souvent quelque laisser-aller dans l'art du décompte.
Mais qu'en un mois 35 fouineurs aient exhumé mon petit article du 25 mai 2007 sur l'art de débillarder les rampes, qui n'a aucun lien avec celui, plus populaire, de décaler les sons, voilà qui ne me laisse pas de bois. Et le débillardeur, l'escaliéteur, qui est le vrai héros de cette affaire pourrait être mécontent que la gougueulisation de l'expression rampe débillardée conduise à mon texte avant de faire lien avec son propre site. Je tiens à réparer ici cette injustice. D'autant qu'il m'avait aimablement fourni la photo qui illustre le papier en question.
Crédits : merci à Étienne Desthuilliers, propriétaire de ce cliché et escaliéteur expert en débillardage de rampes.