Les gnostiques : essence et apparence

Publié le 27 décembre 2009 par Joseleroy

J'ai déjà posté un message sur un excellent livre de Timothy Freke et Peter Gandy: Les Mystères de Jésus.
Dans son second ouvrage publié l'année dernière, Jésus et la déesse égarée, les deux auteurs expliquent ce que fut le christianisme primitif.

Les premiers chrétiens étaient des gnostiques dont le but étaient la Gnose, la Connaissance, l'éveil; ils interprétaient l'enseignement de Jésus, non comme le récit d'événements historiques ayant vraiment eu lieu, mais  comme des signes et des symboles d'une transformation intérieure à opérer dans le sein de sa propre conscience.

Dans ce livre, il y a un passage qui se rapporte à l'erreur fondamentale, que j'ai mis en évidence dans le message précédent. Cette erreur comme disait Douglas Harding consiste à croire que: "Je suis ici ce que je parais être là-bas", c'est-à-dire que nous confondons notre essence avec notre apparence.

C'est également ce que les gnostiques mettaient en évidence.

"En tant que nouveau-né, nous n'avons aucune idée de qui nous sommes. Nous arrivons donc à nous concevoir nous-même tel que tout le monde dit que nous sommes : un corps visible. Nous nous identi­fions à la façon dont nous paraissons aux yeux des autres, plutôt qu'a celle dont nous sommes pour nous-même. Les gnostiques appellent eidolon notre identité apparente, mot qui veut dire « image ».L’ eidolon, tel un reflet dans un miroir, est ce que nous paraissons être et non pas ce que nous sommes réellement. Dans le jargon spirituel moderne, l’eidolon est l'« ego ». Dans le texte chrétien de la Pistis Sophia, il est désigné par la « fausse conscience »." Basilide l’appelle « psyché parasite », et Plotin, l'« intrus ». Le mot « idée », une image dans l'esprit, est de la même racine que le mot eidolon.

L 'eidolon est l'idée : « Je suis le corps ». Nous nous identifions à cette idée, plutôt qu'à la Conscience d'où l'idée a surgi. Et c'est ainsi que nous prenons l'image pour l'essence.

Telle est la tragi-comédie de la condition humaine. Nous som­mes tous Dieu, mais en général nous nous prenons pour des individus quelconques. Nous nous identifions complètement au corps, qui n'est qu'une apparence sur la circonférence du cercle des « moi », et n'avons aucune connaissance de notre nature fondamentale en tant que Conscience centrale. En nous identifiant au corps, nous essayons de satisfaire et de protéger la personne que nous prenons faussement pour nous-même. Nous cherchons ce qui est bon pour l'idée limitée de notre « moi », sans tenir compte des conséquences pour les autres et tout l'ensemble. Et c'est ainsi que la présence impersonnelle, sage et aimante qu'est le Mystère de Dieu, se transforme en une entité in­dividuelle, égoïste et ignorante.

Le chemin gnostique de la connaissance de soi nous fait faire la découverte que l’eidolon n'est pas notre vrai soi et, progressivement, que la Conscience est notre nature essentielle. On peut imaginer cela comme un processus consistant à déplacer le point de notre identification à partir de la circonférence des « moi » tout au long du rayon, jusqu’au centre où nous finissons par comprendre ce que nous som­mes : la Conscience. Les gnostiques enseignent que ce voyage dure de nombreuses vies. Tout comme chaque soir nous allons dormir pour nous réveiller le lendemain revigoré, à la fin d'une vie, nous mourons, puis nous nous réincarnons en qualité de nouveau corps devenant de plus en plus sage après les multiples expériences passées. De la sorte, vie après vie, nous avançons progressivement sur la route de l'accom­plissement."T Freke.

Il s'agit bien de distinguer ce que je suis de ce que je parais être, mais je pense et je sais qu'il ne faut pas plusieurs vies pour le voir: un instant suffit.

Regardez celui qui regarde cet écran en ce moment!

josé le roy