"Max et les maximonstres".

Par Loulouti

Vous commencez à connaître toutes et tous mon enthousiasme légendaire quand un long métrage me plaît (qui se traduit parfois par des chroniques "généreuses"). Par contre quand je m’ennuis au cinéma j’essaye de trouver des éléments pour sauver une œuvre.
Très rarement quand la sauce ne prend pas du tout, je n’ai pas envie de faire le moindre effort.
Hier matin j’ai subi l’une des pires désillusions cinématographiques de l’année 2009. J’ai assisté à la projection du film "Max et les maximonstres" de Spike Jonze et dire que je suis très déçu est un doux euphémisme.
Bon il est vrai aussi que j’ai pris "Avatar" cette semaine en pleine poire et sans comparer l’incomparable, il est très dur de succéder au long métrage de James Cameron.
C’est un film qui m’a vraiment laissé de marbre. Je me suis littéralement fourvoyé dans mon choix.
L’histoire, adaptée d’un livre de Maurice Sendak, est inintéressante au possible. L’idée de départ sur la dureté de l’enfance et ses vicissitudes est pourtant excellente mais la montée en puissance est inexistante. Le rythme est lent et l’ensemble se déroule sans vraiment changer de cadence. Le pire dans tout ça est que je n’ai pas ressenti la moindre émotion, la passion basique du cinéphile émerveillé.
Je ne sais pas où Spike Jonze souhaitait m’entraîner mais il n’y a pas réussi. Je ne suis pas un spectateur hyper exigeant mais j’aime qu’une œuvre me prenne aux tripes. J’ai un besoin vital de ressentir une certaine flamme brûler en moi.
Je m’attendais à ce que les péripéties s’accumulent, les séquences chocs s’enchaînent. Au lieu de cela nous avons le droit à un torrent de dialogues aseptisés, à de longues pauses contemplatives et à une philosophie de bas étage, inutile et pompeuse sur les liens de famille et sur la vie en général. Le tout enrobé de bons sentiments dégoulinants de bêtise.
Vous allez peut être dire que je n’y vais pas avec le dos de la cuillère mais mon sentiment premier est qu’il ne s’est RIEN passé pendant près de 1h45 minutes.
Je ne connaissais pas l’univers de Maurice Sendak et je pensais naïvement que j’allais plonger dans un univers merveilleux où la poésie des images nous enchanterait. Le contenant est pauvre.
Point de magie des images. Un bout de forêt ici, un bout de désert là. Les monstres sont affreusement laids. Le spectateur a le droit au minimum dans ce domaine.
Côté casting le personnage de Max (Max Records) est absolument horripilant. Il passe son temps à brailler. Insupportable. Son interprète nous sert la même expression de visage 36 fois.
La participation de Katherine Keener, excellente comédienne au demeurant, se résume à quatre ou cinq scènes. Trop peu pour en faire quelque chose de consistant et de remarquable. Mark Ruffalo fait un caméo météorique qui dure une minute trente.
Mais comme je dis souvent ce n’est que mon opinion. D’autres spectateurs y trouveront certainement de formidables allégories sur l’existence, sur les aléas de l’enfance. "Max et les maximonstres" ne m’a ni passionné, ni ému.
Je regrette d’avoir fait l’effort de le voir. Du temps réellement perdu.