Le ventre de la nuit (Jeanne Bessière)

Par Arbrealettres


Va je m’enliserai je ferai ce naufrage
à contresens et le visage clos
remontant le courant des gestes
des images
Les souvenirs dans un sanglot
balayés _ que m’importe si la route obscure
tournoie si déchiré
le corps se reconstruit selon sa déchirure
écartelé démantelé
Le ventre de la nuit s’est ouvert à cet orbe
nouveau tu gravites déjà
un long désir couloir d’ombre t’absorbe
et tu meurs pas à pas
tant que saigne ta vie
abandonnée infiniment
ô sève dur plaisir de la mort consentie
vienne le plus terrible instant

(Jeanne Bessière)