l’ennemi ultime, c’est lui

Publié le 04 janvier 2010 par Mister Gdec

Pas de débat avec les ennemis de la démocratie

Voilà un homme, pur produit d’un système économique et politique qui a fabriqué tant d’élites de la nation, qui se situe à l’exact centre du triangle décrit dans un surprenant article que je viens de lire et qui entre en parfaite résonance avec mes propres réflexions personnelles, et que je vous conseille : « Le sarkozysme n’est pas une politique, mais un enfumage ». C’est à l’oreille pertinente d’antenne relais que je le dois, et je l’en remercie publiquement ici.  Je vous conseille d’ailleurs de lire les articles qu’il nous indique, car cela m’a fait quant à moi avancer, évoluer, réfléchir, et mieux définir par des mots ce que je ressens terriblement au fond de moi… Cette urgence qu’il y a à combattre, ici et maintenant. L’ennemi est là, et n’attendra pas tranquillement que nous nous réveillons pour agir. Il a déjà détricoté un à un tout ce à quoi nous tenions…

La seule -légère- divergence qui constituerait mon point d’achoppement quant à l’analyse  décrite dans ce précieux billet (dont je ne cesse de m’interroger sur l’auteur… que j’aimerais vraiment sincèrement connaître) serait l’omission du rôle considérable constitué par le pouvoir de l’argent, après la politique et les médias. Il est certes abordé à travers le rôle non négligeable des instances européennes qui contribuent effectivement à ce nivellement au moins aussi idéologique que politique et technocratique auquel nous assistons chaque jour : sous couvert du concept de concurrence loyale, cette Europe là qui n’est pas la mienne (je rêvais, idéalement, d’une Europe un peu plus… sociale, à défaut d’être socialiste…) brade peu à peu des pans entiers de notre économie, y compris dans des secteurs qui de par leur nature devraient y échapper, comme celui de l’énergie pour seul exemple bien concret et réel, c’est à dire nos ressources vitales, confiées à des mains qui ne seront plus publiques, mais privées, ce qui semble changer fondamentalement la donne… pour le commun des mortels. Ce n’est plus en effet de la même société vis à vis de laquelle j’ai passé un contrat en naissant sur le territoire français dont on parle à présent. Mais d’une France livrée toute entière à des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt collectif, ce que tout le monde sait bien, au fond de lui sans vraiment vouloir se l’avouer… : le pacte républicain est dorénavant rompu. S’il le faisait, en effet, pour celles et ceux qui sont de ma génération ou au delà, il (ou elle) devrait se poser cette douloureuse question dont personne ne veut jamais : qu’avons nous fait pour que tout cela n’arrive pas, quelle que soit notre appartenance politique d’hier ou d’aujourd’hui ? Qu’avons nous fait pour que ce cataclysme idéologique aux prolongement bien réels, bien concrets, qui se déroule aujourd’hui devant nos yeux ébahis et nos volontés impuissantes, car prises dans l’étau des anciens schémas, ne se produise pas ?

Un autre exemple qui me tient encore plus à cœur est celui de l’éducation : on va donc sans aucun état d’âme laisser se privatiser un domaine dans lequel on sait tous (et toutes) que l’argent peut faire de réels dégâts, dans lequel sous couvert de pragmatisme, on va pouvoir laisser se propager l’idéologie la plus rampante car jamais ouvertement exprimée, mais néanmoins présente, qu’est celle du libéralisme triomphant, sous cous le masque d’un pseudo-pragmatisme (pragmatique, n’est-ce pas, tout le monde se veut l’être !) et ne plus protéger par la tutelle protectrice de l’état nos chères têtes blondes ou nos plus fragiles, c’est à dire les personnes non qualifiées qui auront besoin d’une formation ? Déjà dans ce domaine, j’ai vu les dégâts causés par la main mise des structures privées, c’est à dire non publiques et non associatives, pour être plus précis : on ne parle plus là d’éducation, mais de conditionnement, de bourrage de crâne avec des modèles pré-établis et reproductibles à l’infini, dans lequel le sens critique est banni, pour ne surtout pas perdre de temps avec des débats d’idée qui ne seraient pas très rentables… Alors, imaginez : quid de nos écoles, de nos collèges, de nos lycées, s’ils venaient à se retrouver, comme ce gouvernement, même s’il ne le souhaite pas, va s’y retrouver confronté, sous la pression des instances européennes ? Ne va-t-on pas avoir le champ plus libre pour former des cerveaux bien faits, bien pensants mais dans le seul objectif de surtout bien dépenser, conformément au modèle dominant ?

Je ne peux quant à moi oublier le rôle du frère de cet homme-là, celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom, comme je l’ai déjà surnommé autrefois… On va me répondre qu’il n’est plus le président du Médef… et je souris. Qui est encore assez naïf pour croire que nos gouvernants n’ont plus l’oreille de cet homme là ? Et quand bien même il serait fâchés, que Madame Parisot ne rencontre jamais nos élites politiques ? Qui a fait pression pour supprimer un à un tous les droits du travail les plus élémentaires, au point de déclarer, exemple ineffable de l’idéologie brillante de ces gens là, qu’elle ne voyait pas, alors que l’amour l’est, pourquoi le travail ne serait pas précaire ? Ce qui entre parenthèses en dit long sur la confusion des valeurs d’un certain monde qui n’est pas le mien. Car pour moi, et certainement pour d’autres, le travail, c’est pour gagner de l’argent, et si amour = argent, alors, où va le monde ?

Nous assistons aujourd’hui à une collusion systémique entre des pouvoirs autrefois certes voisins (il ne faut pas se leurrer, ce serait un mensonge ou une illusion), mais jamais aussi viscéralement soudés, qui avancent ensemble dans la même direction : celle dont on ne veut plus, et qui nous a déjà plongé dernièrement dans cette crise qui nous secoue encore, dont on voudrait nous faire croire qu’elle est en train de passer, tentant de nous faire oublier -surtout, surtout, ne pas laisser les gens penser, mais vite zapper – que nous l’avons dépassée , que c’était une erreur de parcours, qu’il ne suffirait que tout le monde retrousse les manches pour que le pays se reconstruise.

Qui, dans ce marasme, a le courage de dire ouvertement : c’est faux. Qui pose la question : où est passé l’argent ? … car il a bien fallu que des gens se sucrent au passage.. Et il faudrait faire comme si rien, jamais, n’avait existé ? Et croire à une illusion d’optique ?

Il faudrait continuer de croire en un système perverti, qui ne fait que nous mentir au plus haut point et de manière incessante, sans jamais lever le ton, sans jamais dire que « le voleur, c’est lui ! », alors qu’il est la représentation vivante de tout ce que nous exécrons, et du mépris qu’il incarne pour toutes les valeurs républicaines auxquelles nous étions auparavant demeurés, pour la plupart, si fidèles ?

Il faudrait respecter un homme parce qu’il a été démocratiquement désigné par les urnes, alors qu’il est le premier à en avoir bafoué les résultats, en ne respectant aucun de ses engagements, comme beaucoup l’ont déjà méthodiquement prouvé ? Qui ment et trompe sans cesse ? Qui foule aux pieds un à un tous les symboles les plus précieux de notre héritage commun ? Qui instrumentalise le racisme en agitant sans cesse des chiffons rouges devant les yeux de braves bovins bien français aux moments les plus opportuns, et à leur propre détriment ? Et qui peut impunément dire quelques moments plus tard que cela n’est pas bien… ? Nous prend-on pour des cons ? ou pour des enfants ? Quel spectacle les informations nationales leur donnent-t-ils, entre Morano, Lefebvre, Hortefeux et Besson ? Est-ce que ce sont ces valeurs là que nous voulons leur voir transmettre ?

Le petit magicien n’est pas assez sérieux. Et je le répète, encore et encore, inlassablement : il est « petit, nu, sale, bête, et méchant.

Et moi qui n’avait jamais jusqu’à ce moment là de mai 2007, pris une carte dans un quelconque parti où même été vraiment militant autrement que dans des structures associatives de défense des droits de l’homme, je me suis réveillé politiquement en assistant à l’inacceptable, cette élection d’un homme dont je soupçonnais confusément qu’il ne respecterait pas, lui, la démocratie. La suite m’a-t-elle donné tort ? Et si oui, sur quels points ? J’attends vos arguments avec beaucoup d’impatience…

Mais on ne me poussera jamais à croire qu’être contre c’est être pour. Et qu’être un antisarkozyste primaire c’est être un ennemi de la démocratie : j’en suis l’un des plus fervents défenseurs, par delà ma propre destinée et mon propre petit confort personnel. Ceux et celles qui me connaissent peuvent en témoigner. Mais pas de débat avec les ennemis de la démocratie. Et plus de vote avec des gens qui méprisent et bafouent le résultat des urnes, comme ce fut le cas en 2005. Sans qu’aucune voix de droite ou bien de gauche ne s’élève contre ce déni de démocratie. Et surtout pas ceux et celles qui disent aujourd’hui la respecter…

GdeC maintient, persiste, et signe.

“oui, je suis un antisarkozyste primaire, secondaire, et tertiaire” :

“qui m’aime me suive, ici “(compte FB nécessaire).