Le troupeau prospère.

Publié le 04 janvier 2010 par Marx
 
                Le troupeau du capitalisme prospère, il se développe sans coûter le moindre centime à la classe dominante. Ce troupeau, pour le capital, n’est que la population mondiale, son troupeau humain, la matière à exploiter. C’est sa matière première, ressource renouvelable et inépuisable. Il n’a envers elle, aucune obligation, sauf à verser un salaire à celui ou celle qu’il emploie et utilise et ce n’est pas toujours le cas, les autres sont  en réserve . Plus importante est la réserve et moindre est le salaire.
                              Les ressources naturelles viennent après et elles ne sont pas forcément renouvelables et il faut les premiers pour exploiter les secondes. C’est la force de travail qui est essentielle, mise en œuvre, manuelle , intellectuelle et les deux simultanément. Conception, fabrication, transports, promotion et diffusion contre salaires pour permettre de régénérer la force de travail et de boucler le cercle par la consommation , de façon très inégale sur la planète et selon la résistance opposée par les travailleurs et leur degré d’organisation collective.
                         Le troupeau sert également de chair à canons dans les conflits que se livrent les grands intérêts économiques ou à soumettre d’autres troupeaux en devenir.  Tout doit être domestiqué .Ils peuvent ainsi, selon la formule d’un des leurs, « payer la moitié des pauvres pour aller tuer l’autre moitié », les rebelles, les révolutionnaires, les meneurs et les contestataires. Ils décident, les capitalistes, du devenir du troupeau, de la cadence des tontes et de sa productivité. Pour cela ils utilisent d’autres membres du troupeau, y compris pour mordre. Le capitalisme décide de ce qui est bien ou mal, ce qui est bon ou mauvais et la façon de penser, de consommer, de se vêtir. Il décide de tout et en fonction de ses propres intérêts et de la permanence de son système.
                             Ce troupeau pour le capitalisme, c’est le peuple, tous les peuples. Les classes dominantes successives ont inventé des « sédatifs » pour contrôler et contenir leurs troupeaux avec les jeux du cirque et la croyance en un monde meilleur mais dans l’au-delà et à condition « d’en chier sur terre ». Condition assurée par le capital, la seule qui soit garantie . Au 19 iéme siècle existait la formule du joug capitaliste, depuis il a été repeint plusieurs fois mais c’est toujours le même joug, seuls les bœufs changent mais pas les rapports de production. C’est le seul système d’élevage où le troupeau n’a pas besoin de maître même si on lui fait croire l’inverse et pour cause et sans troupeau l’éleveur n’est rien. L’éleveur à des obligations que le capitalisme n’a pas, il soigne son troupeau alors que le système l’écrase.
                         Le troupeau ne deviendra Peuple que lorsqu’il aura pris conscience de sa condition. Il y a pourtant des Partis et des organisations pour çà ,qui se contentent d’encadrer le troupeau sans réellement éduquer. La prise de conscience, ce n’est pas automatique mais tôt ou tard le troupeau mord et se déchaîne  en réaction de masse, jusqu’à l’extrême en vomissant toute la violence subie et contenue depuis des décennies et des siècles. «  La violence des plus humbles n’a d’égal que celle qu’ils ont subie » Jean Jaurès. 
                           On peut tout de même se rassurer puisque rien n’est jamais définitif et que toute chose n’est que transitoire. Les troupeaux sont toujours devenus des peuples et ce combat a fait l’histoire.