Chèque-éducation : entretien avec Jacques Bichot, économiste

Publié le 18 décembre 2009 par Roman Bernard

Jacques Bichot est professeur honoraire d'économie à l'Université Jean-Moulin Lyon III et chargé d'études à l' Institut de recherche indépendant pour l'éducation (IRIÉ) .

Jacques Bichot : Les structures de l'école conditionnent la manière selon laquelle on enseigne, on encadre les élèves, on façonne les programmes. Dès lors que l'éducation est pilotée au niveau national, les programmes deviennent politiques. Si une décision du ministère de l'Éducation nationale est mauvaise, c'est une catastrophe, car elle est généralisée à tout le pays, et met très longtemps à être corrigée. La méthode globale d'apprentissage de la lecture en est un bon exemple.

Il faut donc que les programmes, les méthodes, les objectifs soient libres : des erreurs seront certes commises, mais elles permettront un apprentissage de la liberté. Il est préférable que les Français découvrent leurs erreurs par eux-mêmes. Les bonnes méthodes finiront par s'imposer, car les enseignants seront sensibles à celles qui marchent. D'autant que les parents pourront faire pression sur les écoles une fois que la carte scolaire aura été abolie et que le sera possible.

Le chèque-éducation permet d'y remédier, en finançant les établissements au du nombre d'élèves. Si l'établissement est bon, il aura davantage d'élèves.

" Il y a une injustice majeure : si vous mettez votre enfant hors de l'Éducation nationale, cela vous coûte très cher [...]. Seuls les riches peuvent le faire. "

Il y a une injustice majeure : si vous mettez votre enfant hors de l'Éducation nationale, cela vous coûte très cher, comme dans le cas des écoles internationales. Seuls les riches peuvent le faire

" Le chèque-éducation, c'est la concurrence, pas la privatisation. "

R.B. : Justement, qui sera propriétaire des bâtiments ?

R.B. : N'y a-t-il pas un risque que les chèques-éducation aillent à des écoles coraniques ?

" Il ne s'agit pas de la fin de l'Éducation nationale, mais du début de la liberté et de la responsabilité. "

Il faut désormais les convaincre. Pour cela, il faut leur expliquer qu'il ne s'agit pas de la fin de l'Éducation nationale, mais du début de la liberté et de la responsabilité pour eux.

(1) Les communes pour les écoles primaires, les départements pour les collèges, et les régions pour les lycées.