Le dadaïsme provocateur de Faust

Publié le 06 janvier 2010 par Kfigaro

Sans blaguer, je dirais que Faust m'apparaît comme le groupe de rock allemand le plus difficile à appréhender pour le débutant comme pour le confirmé...
J'ai commencé à les aborder avec le 4ème album Faust IV, plus accessible et moins chaotique que les précédents à défaut d'être aussi aventureux. Mais la quintessence de ce combo expérimental (formé de Werner Diermaier, Joachim Irmler, Arnulf Meifert, Rudolf Sosna, Gunter Wüsthoff et du français Jean-Hervé Peron à la suite d'un coup commercial de Polydor en 1971) est plus à chercher dans leurs trois premiers albums tous littéralement inclassables et très éloignés des lignes presque architecturales de la musique de Neu! ou Kraftwerk.
Mon préféré reste leur fabuleux The Faust tapes, le seul album de rock à ma connaissance dont une piste figure dans une anthologie de musique contemporaine "savante" et qui comprend également le superbe Chère Chambre nettement plus apaisé que les délires electroacoustiques qui le précèdent. Leur premier opus (avec sa fameuse pochette représentant un poing passé aux rayons X) m'a curieusement toujours paru bien plus hermétique que The Faust tapes. Peut-être à cause de ce son sale, pré-industriel entremêlant divers collages de musique concrète et d'un esprit dadaïste foutraque pas loin des premiers albums de Frank Zappa. Leur second et excellent album So Far aborde des terres nettement plus pop (It's a rainy day, Sunshine Girl évoque une sorte de Velvet Underground parodié à la perfection) voire planantes mais conserve encore parfois l'état d'esprit anarchique qui caractérisait leurs débuts.


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