Paris qui disparait : Le saccage d'une rue ouverte avant le XIII° siècle, suite, et certainement pas Fin.

Par Bernard Vassor

Par BERNARD VASSOR

5 janvier 2010, la porte ancienne à clous a été remplacée par une autre, très jolie en contreplaqué. Nous ignorons ce qu'est devenue une plaque en pierre gravée d'environ 0,60mX0,80m indiquant le nom de cette rue avec la mention Tibaut aux dez, nom, semble-t-il originel de cette voie. Quand aux destructions de la rue Bertin Poiré, impossible de constater l'étendue des dégâts. Depuis l'angle de la rue de Rivoli jusqu'au numéro 13, des panneaux masquent entièrement les façades des maisons. .............................. "Le Dict des rues de Paris" écrit aux alentours de l'an 1300 : Guillot qui point d"eur bon* n'as. Parmis la rue a bourdonnas** Vng en la rue Thibaut a dez. Un hons*** trouvais enribaudez****. Guillot de Paris * Les écrivains du moyen âge n'hésitaient pas, même deux siècles avant avant François Villon à utiliser le "verlan", eur bon pour bonheur., nous ignorons si ils portaient leurs casquettes à l'envers. **Rue des Boudonnais *** Un homme ****Enribaudez : en joie. Un manuscrit datant de l'an 1450 environ, trouvé dans l'abbaye Sainte Geneviève par l'abbé Lebeuf, au XVIII° siècle, indique l'orthographe suivante : rue Thibaud aux dés. Vue de la rue de Rivoli en 2007. ....... A la place de ces maisons classées ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt. La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à deux moyennes surfaces indispensables à la  vie des parisiens, pour satisfaire les édiles et gouvernants qui ont signé un permis de démolir, et un permis de construire. Entre parenthèse, je n'ai toujours pas obtenu de réponse à ma question de savoir ce que représentait la modification du PLU(cône de visibilité ?) pour ce qui concerne LVMH et la Samaritaine toute proche ? Et si n'importe quel propriétaire pouvait faire modifier à sa guise la hauteur de son immeuble à Paris ?


L'escalier à gauche est celui que l'on voit dans le film "Quai des Orfèvres" de Henri-Georges Clouzot. ........ Démolition intérieure ....... Pur ce qui concerne la partie qui doit disparaître rue Bertin Poirée, Jacques Hilairet* signale que c'était à partir de 1660 l'emplacement du siège de la Loterie. Cette loterie avait été autorisée pour permettre la reconstruction du Pont-Royal ou Pont-Barbier. C'est un certain Laurent Tonti qui avait obtenu cette autorisation jusqu'à concurence de 1 100 000 livres. Le bureau de loterie en 1701* ....... Jacques Hilairet, Dictionnaire Historique des rues de Paris. Les Editions de Minuit 1963. Je n'ai pas trouvé trace aux archives de Paris d'une loterie à cette adresse.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/album/22_et_24_rue_des_bourdonnais_22_et_24/

Porte cloutée du XVII° siècle, avec au dessus des autorisations de démolir ces maisons qui sont pourtant inscrites aux monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale de 4000 mètres carrés !!!!! ......... En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre, d'après le roman de Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier) où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme mon expérience dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu Profit.... L'escalier que l'on voit à plusieurs reprises. dans certaines scènes du film de Henri-Georges Clouzot "Quai des Orfèvres" ........

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

suite de l'article du 9 janvier 2009 : http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-22-rue-des-bourdonnais/

Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2  des boutiques de  fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous enreparlerons sans doute ?

La nouvelle porte cloutée en contreplaqué datant au moins du XVII° siècle. Un des 2 magasins QUI DEVRAIENT être classés au Patrimoine Mondial de l'Humanité..... L'autre, donnant sur la rue Bertin Poiré à l'emplacement selon l'historien de Paris Jacques Hillairet du bureau de loterie au tout début du XVIII° siècle. .......... A SUIVRE, sans aucun doute ?