Claude Martin, un aventurier lyonnais aux Indes (2/4)

Par Olivia1972

Certaines sources biographiques indiquent qu’il adopte son premier enfant indien, Boulone (appelée aussi Lise) âgée de neuf ans, en1775. On verra plus loin que la réalité est quelque peu différente.

Cet autodidacte, avide de connaissances, devenu officier, mais aussi architecte, géomètre, ingénieur, est, malgré son travail et son habileté, mal accepté par les hauts fonctionnaires anglais pour cause de roture. Est-ce pour cette raison ou bien parce qu’il est remarqué, pour ses qualités, par le nabab d’Awadh, que Claude Martin est détaché par la Compagnie anglaise des Indes pour passer à son service.
Mais c’est surtout sous le règne de son fils, Asaf-ud- Daula, installé à Lucknow que Claude Martin va prospérer à partir du milieu des années 1770. Asaf-ud-Daula le fait inspecteur de son artillerie, mais aussi son confident. Ces liens avec le nabab de Lucknow ne l’empêchent pas d’aller combattre victorieusement en 1791, en tant qu’aide de camp du commandant en chef anglais, Tipu, le souverain de Mysore, ami de la France. Martin va devoir évoluer, lui l’étranger employé par la compagnie des Indes, mais travaillant à Lucknow au service du nabab, tout en étant surveillé par le résident anglais, dans un environnement des plus délicats sur le plan diplomatique. Il va y réussir parfaitement.

En 1791 il accompagne Lord Comwallis comme aide de camp lors de la Troisème guerre de Mysore puis retourne à Lucknow après la chute de Seringapatam. C'est pendant cette campagne, informé des évènements qui se déroulent en France, qu'il prend la décision de ne pas rentrer en Europe et de terminer sa vie en Inde, contrairement à ses amis Antoine-Louis Polier qui sera assassiné à Avignon par des brigands en1795 et Benoît de Boigne qui se réfugie en Angleterre pendant la Révolution Française. En 1794 il se porte volontaire pour conduire la cavalerie du Nabab de l'Awadh contre les Rohillas révoltés, ce qui lui vaut sa dernière promotion de Major Général.

Le 1er janvier 1800, Claude Martin rédige un long testament sur lequel nous reviendrons. Il meurt à Lucknow le 13 septembre de la même année.

Sur sa tombe est inscrit : «  Ici repose le Major général Claude Martin arrivé en Inde comme simple soldat ».

Au-delà du récit chronologique de cette épopée, il est intéressant d’approfondir certains aspects de la vie de Martin car ses domaines d’action et d’influence ont été nombreux et variés et aussi parce que cet homme qui s’est considérablement enrichi a destiné une grande partie de sa fortune, par voie testamentaire, à une œuvre éducative qui existe toujours.

Vie personnelle

Martin ne s'est jamais marié, mais avait plusieurs maîtresses, ce qui était la pratique habituelle à cette époque. Sa maîtresse favorite s'appelait Boulone (c.1766-1844), qui avait trente ans de moins que lui. Il l'avait acheté comme une jeune fille âgée de neuf ans. Martin a toujours affirmé que ils ont vécu heureux ensemble. Boulone est aussi appelé Bibi Sahiba ou encore Gori Bibi. Elle est représentée tenant une canne à pèche dans un tableau peint par Johann Zoffany, peintre allemand (1733 – 1810).

Cependant Martin avait d’autres maitresses et à la fin de sa vie il entretenait 7 favorites dont les deux sœurs de Boulone.

A SUIVRE