Critique : Cracks (par Jango)

Par Jango


Synopsis :

Dans un pensionnat pour jeunes filles retiré du monde, Di et ses amies s'adonnent à des jeux fantaisistes, insolents et parfois cruels, encouragées par leur professeur de plongée, miss G, qu'elles idolâtrent.Miss G est une très belle femme, charismatique, cultivée, et pleine de surprises. Elle les fait rêver en leur contant ses nombreux voyages exotiques et ses liaisons passionnées.Fiamma, une nouvelle élève arrivée d'Espagne, vient bousculer le quotidien des jeunes filles et provoquer à son insu leur jalousie. Cette belle aristocrate, éprise de liberté, captive entièrement l'attention de Miss G au grand désarroi de Di et sa bande. Pourtant, lorsque Miss G tente de gagner les faveurs de Fiamma, à la fois fascinée et attirée par elle, celle-ci la rejette.Miss G perd alors le contrôle d'elle-même et déclenche une série d'événements tragiques qui fera perdre leur innocence aux jeunes filles.

Critique :
Encore un film qu’il n’est pas forcément évident de voir,  tant la distribution est maigre dans l’hexagone… Pour son premier long métrage, Jordan Scott (fille de Ridley) transpose dans l’Angleterre des années 30 le récit de Sheila Kohler se déroulant initialement en Afrique du Sud aux alentours de 1960. Un changement de localisation propice à des personnages et un registre de jeu plus british et donc plus en décalage avec l’histoire funèbre du film.
Miss G (Eva Green) est un peu la star d’un pensionnat exclusivement féminin. Professeur de natation, elle  envoute son groupe de jeunes élèves par ses récits de voyages extraordinaire et ses rencontres improbables. Un historique de voyageuse, un physique captivant et glacial, elle est la porte d’évasion de ces élèves fascinées, habituées  à un traitement très strictes par les autres professeurs. 
Mais ce ronronnement si bien établi va être chamboulée à l’arrivée de Fiamma, adolescente aristocrate d’origine Espagnole dont la beauté n’a d’égal que son talent au plongeoir. Rapidement, le transfert d’attention de Miss G se portera sur Fiamma, délaissant les autres filles. Sans qu’elle ne l’ai demandé, elle va devenir l’objet du désir de l’enseignante et l’objet de jalousie du groupe d’élèves. Au centre de toutes les attentions (bonnes comme mauvaises), la jeune Espagnole va progressivement vivre une descente aux enfers sans aucun moyen pour elle d’en échapper.

Sur ce fond libertaire exclusivement féminin mais déjà vu (Le Cercle des poètes disparus, Le sourire de Mona Lisa, Pique Nique à Hanging Rock), Jordan Scott déroule son histoire avec un savoir certain, notamment dans la direction des différentes actrices, mais n’évite malheureusement quelques grossières erreurs. Ainsi, malgré la maîtrise visuelle, l’histoire en elle-même reste très classique et prévisible dès l’arrivée de la jeune Fiamma. L’ambiguïté du film s’en trouve bien amoindrie même si l’aspect « choquant » demeure présent. 
Premier film prometteur doté d’une superbe photographie, Cracks n’échappera pas malgré tout pas à la comparaison avec le cinéma d’une certaine Sofia Coppola qui, dès Virgin Suicide, avant réussi le tour de force le livrer une œuvre majeure, ce qui malheureusement n’est pas le cas ici.