Amour (Renée Vivien)

Par Arbrealettres


Mirage de la mer sous la lune, ô l’Amour!
Toi qui déçois, toi qui parais pour disparaître
Et pour mentir et pour mourir et pour renaître,
Toi qui crains le regard juste et sage du jour!

Toi qu’on nourrit de songe et de mélancolie,
Inexplicable autant que le souffle du vent
Et toujours inégal, injuste trop souvent,
Je te crains à l’égal de ta sœur la folie!

Je te crains, je te hais et pourtant tu m’attires
Puisque aussi le fatal est proche du divin.
Voici qu’il m’est donné de te connaître enfin,
Et je mourrais pour l’un de tes moindres sourires!

(Renée Vivien)