L'acte deux commence quelques années plus tard, alors que l'auteur est toujours malade mais encore en vie, contredisant tous les pronostics des médecins. Son fils est renversé à vélo par un chauffard. L'accident plonge l'adolescent dans un coma végétatif.
De cette double tragédie qui lui fait dire que le "Grand scénariste de l'existence" a passé les bornes, le narrateur tire un récit dont il élimine tout le sentimentalisme. Ce qui lui donne sa force, c'est la description curieusement distancée; parfois ubuesque, de ce qui arrive à un corps humain devenu de plus en plus étranger à son propriétaire. Le corps du père qui, bientôt, s'efface devant celui inanimé, du fils.
Editions RIVAGES
Ce roman des vies brisées se fait alors confession intime, réquisitoire féroce contre l'inhumanité de la médecine, mais aussi méditation sur la paternité et partage émouvant des souvenirs d'enfance. Seule rédemption possible: l'écriture. Une écriture libre, sincère, et souvent drôle, qui permet à l'auteur - et au lecteur - de gagner ce pari insensé: faire surgir du fond de la douleur une oeuvre incroyablement tonique et vivante.