L’île maudite

Publié le 14 janvier 2010 par Zappeuse

Ce matin sur Inter, Bernard Kouchner a prononcé le mot “malédiction” pour évoquer le bilan tristement attendu du séisme à Haïti. Malédiction parce-que dès qu’un espoir renaît (c’était actuellement le cas, timidement cependant, grâce aux travaux de la commission de l’ONU en place sur l’île), une catastrophe arrive qui balaye tout : cyclone (qui peut faire 1000 morts à Haïti et un seul à Cuba), inondation, … L’administration et bon nombre de cadres de l’Etat ont disparu dans la catastrophe, ensevelis sous leurs bâtiments faits avec peut-être plus de sable que de ciment. La ville de Port-au-Prince, équipée pour accueillir environ 200 000 habitants, avait une population de plus de 2 millions d’individus, entassés pour la plupart dans des logements insalubres, peu résistants, surtout des cahutes de bidonvilles. Bilan effrayant, digne d’un sordide record du monde, lié à l’incapacité de l’Etat à faire son boulot, et ce depuis trop longtemps (la dictature, c’est pas bon pour la santé des hommes), et à une situation financière dramatique (la moitié du budget de l’Etat vient de l’aide internationale) : on parle de 100 000 morts, seul le tremblement de terre de Sumatra, en décembre 2004, suivi d’un tsunami qui est resté dans les mémoires, a affiché un bilan plus effrayant encore pour ces dix dernières années (232 000 morts), mais la zone concernée par la catastrophe était autrement plus vaste.