Tribune Libre

Publié le 15 janvier 2010 par Arnaud Lehmann

Je publie ici une tribune de Jean-Marc CAMEHL inspirée par les affaires du MoDem 67. Egalement ici.

QUAND PARIS DECIDE

Quand Paris décide Paris exige. Devant cette forme de jacobinisme l'arbre peut résister, plier ou céder. Il est également possible de scier le tronc de l'arbre pour l'abattre, un geste fort prouvant son attachement à une conception centralisatrice souveraine.

Quand Paris décide la province ferme sa gueule et panse ses plaies plus tard. Les 3 et 4 avril 2009 dans le cadre du soixantième anniversaire de l'OTAN Strasbourg a ressemblé à un camp retranché, sécurité maximum pour un résultat minimum. Les 26 délégations invitées ont apprécié le calme d'une ville vidée de ses indigents, de ses trublions potentiels et de tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à des contradicteurs. Quand Paris décide Paris exige.  Cela ne vous rappelle rien, je veux parler de cette façon d'étouffer la contradiction dans l'œuf ?

Certes le régionalisme a ses dérives et les frustrations passées, présentes et à venir attisent l'envie d'avoir envie, d'être alsacien avant d'être et de renvoyer sans autre forme de dialogue tout émissaire de l'intelligentsia de la métropole méditer sur le Pont des Arts. Quand Paris décide Paris exige. Alors l'identité régionale que nous revendiquons est une notion qui n'existe pas une fois bien installé dans un train à grande vitesse qui vous met Strasbourg à deux heures de la terre promise.

Je me souviens d'un responsable d'équipe de manutentionnaires, un petit homme qui n'avait pas la lumière à tous les étages de son cerveau, un chef d'équipe qui ne cessait de répéter ' quand je dis je dis et quand je fais je fais', son accent du terroir n'avait rien de parisien mais il avait fait sienne cette maxime 'Quand Paris décide Paris exige'.

Nous sommes dans un parti politique mes amis. Nous sommes à quelques semaines d'échéances électorales, les Régionales. Chère région que l'on chérira le temps d'une campagne, quand j'écris on cela concernera bien sûr ceux qui croient en leur noble mission. Les autres feront de la littérature pour initiés dont le fil sera leur dévotion à Paris.

Quand Paris décide Paris exige. A réfléchir cela peut en rassurer plus d'un, on peut se complaire à être dans le costume de l'assisté, suivre à la lettre les préceptes de l'être suprême, s'incruster dans la communauté des bien pensants. Vous comprendrez que la démocratie n'a pas sa place dans cette spirale de l'absurde mais quand Paris décide Paris exige.

Tout ceci n'est que fiction, enfin jusqu'à hier.

Jean-Marc Camehl,

le 15 janvier 2010