79. Run Run Run

Publié le 16 janvier 2010 par Dylanesque
Et voilà, fin de la première session. 
Je me suis levé à sept heures ce matin. 
Ma convocation en poche et un stylo sur le coin de l'oreille. 
Il pleuvait, il faisait un peu froid. J'ai plus l'habitude de me lever aussi tôt. 
J'avais oublié à quel point c'était calme une ville le matin. 
J'avais oublié à quel point j'aimais me lever avant tout le monde.
Je me suis assis, on m'a donné une copie. 
J'ai griffoné des dessins sur mon brouillon, des papillons. 
Des paroles de chansons. 
J'ai attendu. Et puis au bout d'une heure, je suis parti.
J'ai rendu une feuille blanche. 
Avec juste mon numéro dans un coin. 
Mon numéro d'étudiant. 
J'ai saborder mon semestre.
Et je ne ressentais rien en sortant de la salle. 
Pas de culpabilité, rien. 
Juste envie de fuir. 
Et de tout recommencer plus tard. 
Parce que j'aurais pas le choix.

"You know, some people got no choice
And they can never find a voice
To talk with that they can even call their own
So the first thing that they see
That allows them the right to be
Why they follow it, you know, it's called bad luck."

 
J'ai choisi une chanson dans mon mp3. 
Je sais pas pourquoi, je suis tombé sur "Street Hassle". De Lou Reed
Je l'ai mis à fond dans mes oreilles. 
Il pleuvait toujours. Le soleil dormait encore. 
Et tout était aussi calme. 
Alors j'ai couru. 
J'ai pris mes jambes à mon cou. 
J'avais cet image du gamin dans "The Squid and the Whale". 
Ce gamin qui coure à la fin du film. 
Je courais moi aussi, je sautais dans les flaques d'eau. 
C'était pas un sprint de joie parce que tout ça est fini. 
C'était pas un sprint de rage parce que tout ça n'en finit plus. 
C'était un sprint innoçent, neutre, qui n'en finit pas. 
Jusqu'à mon appartement. 
J'ai repris mon souffle. 
Et je me suis allongé. 
La chanson était terminée. 

"Love is gone away
Took the rings off my fingers
And there's nothing left to say
But, oh how, oh how I need him, baby
Come on, baby, I need you baby
Oh, please don't slip away
I need your loving so bad, babe
Please don't slip away"

Le souffle court, emmitouflé sous ma couette, je me sentais bien. 
Alors j'ai mis "Oh Sweet Nothin" du Velvet Underground. 
Toujours Lou Reed. Qui murmurait à mon oreille. Qui me calmait. 
Et me disait que tout ira bien. 
Que je ne le regrettera pas. 
Qu'on verra. 
On verra.