Monumenta 2010 : "Personnes" de Christian Boltanski

Par Commentdire

Après les démonstrations magistrales d'Anselm Kieffer en 2007 puis de Richard Serra en 2008, j'attendais impatiemment de voir la proposition du nouvel invité de Monumenta 2010 sous la nef du Grand Palais : Christian Boltanski et sa commémoration visuelle et sonore intitulée "Personnes".

En entrant sous la verrière du grand palais on ne découvre pas tout de suite l'installation, masquée par un mur fabriqué avec des centaines de cubes de métal rouillés (voir la photo) tous numérotés.

Une fois passé le mur, l'œuvre unique proposée par Boltanski consiste en une déambulation au milieu de 69 rectangles constitués de vêtements étalés au sol d'où s'élèvent 69 battements de cœurs différents.
Au pied du grand escalier une montagne d'habits de 10 mètres de hauteur est surmontée par une grue qui avec sa pince rouge pioche inlassablement, au hasard, une poignée de vêtements qu'elle soulève pour la libérer quelques mètres plus haut dans un claquement répétitif qui ajoute à la découverte visuelle une dimension sonore obsédante.
Ainsi, nous dit-on : "l'œuvre engage une réflexion sociale, spirituelle et humaine sur la vie, la mémoire, la singularité irréductible de chaque existence mais aussi la présence de la mort, la déshumanisation des corps et le hasard de la destinée."
En bref, les thèmes récurrents de l'artiste.


 
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Si j'ai passé un bon moment d'un point de vue photographique à saisir les visiteurs déambulant, l'œuvre en elle-même m'a laissé un peu sur ma faim. Cette installation manque à mes yeux quelque peu d'ampleur.
Si l'issue inéluctable de nos vies est régie par le hasard avec lequel la main de dieu peut saisir chacun de nous à tous moments, si pèse au dessus de nos têtes une épée de Damoclès, comme le montre bien la pince rouge qui saisit les vêtements au sommet de la montagne pour les faire chuter quelques secondes après, je n'ai pas ressenti le sentiment oppressant que prévoyait l'artiste. Pour éprouver cette émotion, j'aurais bien vu multipliées les pinces avec des vêtements accrochés menaçant de tomber à chaque instant au dessus de chacun des 69 rectangles.
La seule sensation obsédante que j'ai ressenti n'était pas visuelle. Elle venait des battements de cœurs et du claquement répété de la pince qui s'ouvre. Cet environnement sonore, que les photos ne retranscrivent bien sûr pas est la meilleure raison d'aller écouter en direct la proposition de Boltanski .


 
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Pour ceux qui voudraient des explications pendant leur visite, Monumenta propose comme chaque année un accompagnement par des médiateurs culturels qui en dialoguant avec vous, vous aideront dans votre découverte.


 
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Allez, c'est pas tout ça mais j'ai encore une tonne de repassage à faire, moi !!!


Nikon D90/17-55
- {"Personnes" - Christian Boltanski - Grand Palais - Paris - 13 janvier 2010©} 
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