Pardon.

Par Arielle

 Aujourd’hui, trois janvier, c’est ta fête Maman, la Sainte Geneviève. Je voudrais te demander pardon pour tout le mal que je t’ai fait.

Pardon d’avoir préféré la rue du bac à l’examen du baccalauréat. J’ai voulu te prouver que l’intelligence n’est pas forcément la connaissance, que je pouvais y arriver sans ce diplôme. Bien sûr, nous sortions des années soixante huit et nos valeurs étaient bien différentes. Je traînais au quartier Saint Michel, près de la fontaine. Les copains grattaient sur leurs guitares et, à propos de gratter….. tu m’as dit « je te souhaite de travailler en usine toute ta vie puisque tu refuses les études ». C’est ce que j’ai fait, Maman, et j’en ai bavé. Tu avais raison mais quand on est bercée en « love and peace » et folk musique, on n’a pas envie de devenir professeur de latin, grec, philo…. Comme toi.

Et puis, de hippies en hippies, je suis partie faire un tour en angleterre, comme ça, sans prévenir. Je n’avais pas conscience que je fugais ni que tu me cherchais. J’étais dans un autre monde.

Voilà, Maman, tu m’as donné la vie et je t’en remercie ! Je n’ai plus le droit de la gâcher, je n’ai plus le droit d’ignorer tes souffrances de mère.

Pardon Maman et voici : je rentre en France pour te souhaiter une joyeuse fête.

Ta fille Arielle.

Comment vas tu ?

La porte est grande ouverte, tu le sais. Ton retour est une merveilleuse nouvelle et qui me fait chaud au cœur. Tu me demandes de te pardonner : ne sais tu pas qu’une mère ne peut pas haïr sa progéniture, que cette blessure que tu as ouverte, est déjà cicatrisée par la simple lecture de ton courrier ? Ta présence est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire pour ma fête. J’ai hâte que tu sois là, que tu me racontes ces six mois outre manche, que tu me dises que tu vas bien.

Je ne te ferais pas de reproches. Moi, je vais bien.

Je t’embrasse…….. Maman.

Maman courage

Ma maman je t’admire

Maman si sage