Vita electronica

Publié le 17 janvier 2010 par Leblogdelise

Après un saut de puce à Londres où je n'ai emporté que mon Blackberry, je me suis retrouvée à mon retour devant une série de câbles à ne pas confondre, de machines à recharger, de mises à jour à effectuer, de données à sauvegarder, de news, de mails à lire, de commentaires à autoriser sur mon blog, etc. J'y ai passé une journée entière. Grâce à l'électronique, plus tout devient simple, et plus tout se complique...

Récemment, le disque dur de mon MacBook m'a lâchée en deux secondes. Bien sûr, je n'avais pas effectué de sauvegarde depuis plus d'un mois. J'ai eu le temps de me poster un mail avec deux clés de licence, deux logins et deux passwords tout frais pondus, et crash ! Je comptais sur Time Machine pour restaurer sur le nouveau disque dur ma dernière sauvegarde, façon presse-bouton. Plus tout devient simple, et plus tout se complique. Bien que j'aie repris sur le MacBook le même nom d'administrateur que par le passé, Time Machine a refusé de reconnaître que c'était moi ! J'ai dû repêcher mes données manuellement et m'autoriser moi-même à déverrouiller chaque fois, comme une voleuse, les répertoires et fichiers auxquels je prétendais. L'aventure a toutefois du bon : j'en ai profité pour abandonner à leur triste sort les trois quarts des données que j'avais amassées pour un usage censément pratique, nécessaire, décisif, finalement chimérique.

NB : Depuis cette aventure ridicule, parallèlement à Time Machine (fi !), j'utilise aussi Chronosync. Plus tout devient simple, et plus tout se complique.


Je passe désormais le plus clair de mon temps à travailler sur mes différentes machines, ou bien à les entretenir, ou encore à jouer avec elles. Ou bien je prends des photos avec mon APN, une autre de mes passions. Dans tous les cas, j'use de machines, qui deviennent ainsi un prolongement du regard, du geste, de la parole, partant, de la personne et de la pensée. Qui suis-je ?

Je ne crois nullement toutefois que les machines puissent voir, agir, parler, penser à ma place. Ce sont des outils, des jouets, des violons d'Ingres. Elles valent l'usage qu'on en fait, éventuellement la petite musique qu'on en tire.

Dans la maison, l'électronique est partout aussi. Entre la radio numérique, la chaudière à condensation, la table à induction, le lave-vaisselle, le lave-linge, le four à micro-onde, la machine à pain, le cuit-vapeur, etc., tout clignote, tout tique-taque, et lorsqu'arrive une panne d'électricité (fréquemment ici), il n'y a plus rien. Impossible de manger cuit, de boire chaud. Plus de nouvelles, faute de radio. On ressort du grenier un vieux transistor, mais il manque les piles... On se retrouve, tout surpris, à l'âge des cavernes, - avant l'invention du feu. Quand il n'y a pas d'électricité, l'électronique ne marche plus : c'est bête, mais c'est %&¶?£!*?! Quoi faire ? Plus tout devient simple, et plus tout se complique.

Qui suis-je ? Quoi faire ? Je n'en sais rien. La vita electronica est capricieuse, mais c'est celle de mon époque, et elle me plaît. Quand il n'y a pas d'électricité, il faut trouver des silex pour allumer le feu. Quand il y a de l'électricité, il faut veiller à ce que les machines tournent bien, à ce que les câbles ne s'égarent pas, à ce que les écrans survivent aux rayures, etc. etc. La vie, dans chacune de ses époques, est une aventure bien étrange. Mais ô combien prenante !

C'était aujourd'hui la chronique déjantée.

NB : L'emoticon "Fortune Cat" est emprunté au site BlogCatalog/Emotasia.


Ecrit par Christine - Site