Question de grid - de l'électricité à la finance

Publié le 18 janvier 2010 par Christophe Benavent


On évoque depuis longtemps des smart grids qui sont amenées à révolutionner l'industrie de l'énergie en disposant sur le réseau des dispositifs de traitement de l'information, comme des compteurs intelligents, qui permettent aux appareils connectés de s'ajuster aux conditions techniques et économiques du réseau et de l'environnement proche. On imagine les cellules photo-voltaiques dialoguer avec le compteur général pour « pricer » une projection de revente au moment où les propriétaires seront absents et auront activé un plan minimal de consommation. Pour établir le deal il est nécessaire que l'agenda de nos gentils propriétaires, les prévisions météo, le système de maintenance des panneaux solaires et le réseau de transports de l'électricité se soient mis d'accord sur un volume et un prix.

On en attend une réduction de la consommation de l'ordre de 20 à 30%, un lissage de la demande qui réduisent les points et les ruptures, ainsi que les coûts pour les consommateurs. C'est le secteur de l'energie électrique qui est au centre de la lentille d'observation. Réduire les pics, remplir les heures creuses, mais servir aussi l'énergie quand elle est souhaitée, par un système qui n'est certainement pas planifié, mais qui n'est pas tout à fait un marché, plutôt une manière organique de s'ajuster aux variations. Cette approche de grille intelligente, résumée dans la faculté des nœuds à prévoir l'état de leurs correspondants, l'absence de lieux de coordination centrale, et une infrastructure informationnelle point à point, est ainsi sensée optimiser la production et la consommation électrique.

Un tel système au fond s'applique potentiellement à tous les réseaux qui convoient une matière mais simultanément peuvent rendre compte de l'état de la production, du transport et de la consommation de cette dernière. Un double flux, et une cybernétique généralisée. La finance personnelle en est sans doute un des champs d'applications les plus intéressants.

Un des réseaux les plus remarquable est le réseau de Western Union qui associe les terre d'émigrations à celles d'immigration, contrebalançant le flux des populations par un flux de redistribution des richesses. Je ne suis pas sur que le partageable soit équitable, mais les dispositifs d'échanges semblent instructifs. Ces flux d'ailleurs empruntent de plus en plus la voie de l'internet et des télécoms : le transfert d'argent par mobile est un des services les plus en vogue.

Ces flux répondent à d'autres instructions financières dont on a l'habitude. Et certains dans le domaine innovent réellement, un projet tel que friend clear qui tente d'opérer dans un domaine vaste mais obscur des prêts et avances entre proches, celui qui ailleurs se retrouve dans la traditions des tontines, en est un bel exemple..Sans compter le twitter des dépenses, Blippy qui est sans doute l'embryon des systèmes futurs de publication de l'information.

Dans tous les cas ce qui apparaît évident est que l'argent est comme l'électricité, moins une contrainte, un acèse ou une économie, que le lubrifiant des activités à accomplir qui ne peuvent se satisfaire de manque de liquidité. Dans un tel système, l'extrême demande peut faire venir de grand risques. Etêter les crêtes de risque pour assurer un financement constant et raisonnable des activités semble un objectif raisonnable : celui de de mener de manière fluide et sure vers les demandeur un flux de financement suffisant, dont le volume faible n'est pas forcement satisfait par les institutions centrales. Ce n'est pas pour rien que le micro-crédit est apparu.

Les marchés financiers n'ont pas produit cette grille intelligente et modérée. Bien au contraire il ont démontré leur capacité à se constituer en bulles qui explosent sans qu'on soit en mesure de deviner les carnages. On ne supprimera pas la finance, et l'intéressant est de découvrir d'autres canaux d'intermédiation plus efficace, moins dans la valeur espérée que la faculté d'adoucir tous les risques, en assurant la livraison de cette énergie de l'entreprise qu'est l'argent.

Dans tous les cas, électricité ou monnaie, à l'heure où l'internet non seulement devient mobile, mais concerne de plus en plus les objets, il va devenir utile de s'interroger sur ces nouvelles formes de régulation de l'économie qui échappe à l'institution et au marché, à la planification et à la centralisation des flux. Une forme organique, locale, auto-organisée, des échanges économiques qui de plus en plus ne pourrons plus être analysés dans le forme simple de l'échange d'un bien contre de l'argent, mais d'un échange accompagné de sa publication, d'une production d'information qui en assurera le contrôle.