La prospérité sans la croissance, est-ce possible ?

Publié le 18 janvier 2010 par Alsagora @alsagora

Dans son Hors série N° 83 " L'Economie Durable" la Revue Alternatives Economiques vient de publier dans son dossier "Enjeux" un article de Jean GADRAY intitulé "La prospérité sans croissance" ?
Peut-on améliorer notre bien-être tout en renonçant à chercher la croissance économique ?
CE QUE L'ON PEUT EN RETENIR : 
Rédigé par le Commissaire au Développement Durable du Royaume-Uni (Tim JACKSON), "la Prospérité sans la croissance" est un rapport qui contient d'excellent arguments pour en finir avec les idées reçues sur la croissance économique comme impératif de progrès ou synonyme de prospérité,
Pour être plus convaincant encore, il faut creuser 2 aspects :
  • l'avenir de l'emploi,
  • les perspectives concrètes d'amélioration du bien-être pour tous, dans une trajectoire sans croissance.
LE PLEIN -EMPLOI DE QUALITE SANS CROISSANCE ?
  • " Pour atteindre le plein-emploi sans croissance, sans négliger la voie de la réduction du travail (qu'on a tendance à toujours privilégier), on peut toutefois considérer qu'elle n'est pas la seule, voire pas même la principale, car la soutenabilité écologique et sociale n'est pas l'ennemie de l'emploi.
  • Si on admet que les grands gisements d'emplois du futur se trouvent dans la qualité, la durabilité, la solidarité et la proximité, on ouvre d'autres perspectives de plein-emploi que la croissance quantitative. Pour améliorer le bien-être de tous dans le respect des équilibres écologiques, il faut plus de travail  (dans de nombreux secteurs) que dans les système productiviste et inégalitaire.
  • Concernant le bilan des emplois créés par les gains de durabilité et ceux supprimés dans des activités insoutenables, il n'est pas exclu que celui-ci soit positif à l'échelle globale".
Qu'est-ce qui ferait la qualité de vie individuelle et collective dans un scenario post-croissance ?
On peut viser (liste non exhaustive des plus qu'on peut attendre d'une trajectoire post-croissance) :
  • "davantage de biens et de services publics associées à des droits universels, acessibles à tous, gratuits ou selon des tarifs assurant la gratuité jusqu'à un certain seuil d'usage durable (eau, transports collectifs propres, denses et pratiques...),
  • d'avantage d'activités et de services où l'on prend soin des gens et de leurs droits (petite enfance, personnes âgées, handicapés...),
  • davantage de logement sociaux de qualité, isolés, à faible consommation d'énergie,
  • davantage d'alimentation saine, issus de processus propres et de proximité,
  • de commerces et de loisirs de proximité, sous des modalités plus coopératives, en lien direct avec les producteurs, plus de coopératives d'artisans, de Tpe et Pme...,
  • davantages de gens en bonne santé et ayant reçu une éducation élargissant leurs capacités de choix de vie,
  • davantage de temps libre chois et de relations sociales, amicales et familiales,
  • davantage d'air pur ren ville et de qualité des eaux,
  • davantage d'espaces naturels reconquis et de biodiversité,
  • davantage de démocratie sous diverses formes et de participation citoyenne aux délibérations politiques et aux décisions économiques,
  • davantage de sens au travail, réorienté en fonction de son utilité écologique et sociale et non de sa contribution à l'expansion des marchés,
  • davantage d'égalité des revenus, des patrimoines entres les femmes et les hommes, entre pays...,
  • davantage de solidarité, de coopération et de lien social du local au mondial, et davantage d'économie sociale et solidaire,
  • davantage se sécurité sociale et professionnelle,
  • cette liste indique simplement que nombre de composantes d'un régime post-croissance peuvent donner lieu à des indicateurs de plus"...
Concernant mes modalités de transition vers un autre régime et les décisions politiques qui devraient annoncer la bifurcation... à vrai dire, on les connaît assez bien.
"La seule vraie question est celle du rassemblement des forces sociales et politiques capables de dégonfler la baudruche de la croissance comme préalable à tout et des gains de productivités inéluctables et souhaitables.
Il faut progressivement sortir de la croissance.. et faire monter en puissance un autre moteur : la soutenabilité écologique et sociale."
SOURCE : Alternatives Economiques