Esthétique de la Vulgarité...

Publié le 22 octobre 2009 par Elleinthecity

Il est bien loin le temps où nous faisions une petite prière avant d'aller nous coucher (1870 si je me fie à La Petite Maison Dans La Prairie), le temps où nous demandions pardon pour avoir dit à Pierre qu'il nous cassait les pieds, le temps où nous nous taisions à table, et où jurer nous était interdit parce que c'est "impoli" (comprendre: vulgaire, horrible, indigne, tu iras brûler en Enfer). Aujourd'hui les notions d'alcool, sexe, drogues (et Rock'n'Roll), pute, merde, salope,... ne riment plus forcément avec "vulgarité", tout dépend de leur usage.
Petites mises en situation (ceci est une fiction, toute ressemblance avec des personnes ayant déjà existé serait involontaire):* J'ai 2 ans 3/4, et je dis "Ta gueule" accompagné d'un doigt que je ne sais pas faire à Super Nanny. Oui, c'est impoli (et à ce stade, ce sont les parents qu'il faut bannir), mais c'est marrant, hilarant même, tant que se privilège reste réservé à SN (ça fait presque SM, je suis sûre que je viens de mettre le doigt sur quelque chose).*J'ai 35 ans et pour mon anniversaire je décide faire la fête pendant 35 heures d'affiler avec tous mes amis, je m'effondre complètement bourée-défoncée-épuisée au bout de 18 heures. Non, je ne suis pas vulgaire je suis simplement "Rock'n'Roll", c'est ma façon d'être.*J'ai entre 14 et 25 ans, je porte un legging argenté avec cellulite intégrée, un haut trop-moulant-trop-fluo, une copie de sac créateur en plastique et je me prend en photo dans le train la bouche en cul de poule, mes "ongles" en plastique bariolés bien en avant. Je suis la pire pouffe de tous les temps!!*Et maintenant, je viens d'avoir 50 ans et je continue à me balader en petite culotte sur scène et à danser comme une srtip-teaseuse depuis les années 80, de plus je viens d'adopter un nouvel enfant de 24 ans et je couche avec. Je suis vulgaire.
Voici quelques conseils pour une vulgarité maîtrisée (=hype!): Oui je peux m'habiller complètement débraillée du moment que je n'y consacre qu'une seule pièce dans ma tenue.Oui je peux mettre du vernis rouge pétant, noir, vert émeraude, bleu marine, rose fushia, si mes ongles sont court.Oui je peux dégainer un énorme sac créateur, du moment que le logo reste très discret, que je le porte parce qu'il me plaît (et non parce que "c'est de la marque"), ou, et ça m'arrache un peu la bouche de le dire, une EXCELLENTE imitation (et je n'ai pas dit copie!).Oui je peux me trimballer les nichons au vent du moment que je ne plonge pas dans l'exhibitionnisme.Oui je peux boire comme un trou, me défoncer la gueule, jurer comme un camionneur et fumer comme un pompier, du moment que ça reste en soirée, avec des amis (pas à un gala de charité ou une remise de diplômes). Pour la cigarette et les jurons, c'est admis dans la journée à condition de ralentir le rythme...
Le tout avec la vulgarité, c'est de le faire avec nonchalance, à l'image de Cory Kennedy qui vautre sur le sol de la FNAC en mini-short et gueule de bois, ou d'Uffie (ici avec André, son compagnon et maître de la Hype), à poil en toutes circonstances.

La vulgarité s'intègre parfaitement au fameux "Live fast, die young", même si on peut dire que le cadre du "die young", il ne s'agit là que de notre vie de fêtards, parce qu'au fond on a tous envie d'être vieux et de gâter nos petits enfants et faire chier ceux des autres...

Musique du jour: The Dead Weather - Treat Me Like Your Mother