Appelez la police , des gens font de l'humour (noir) sur Facebook !

Par Nemotaku

Lors du dernier débat public avec NKM où cette dernière fut pressée de s'exprimer sur la futur loi LOPSI qui fait frémir la toile, celle ci a tendu le bouclier idéal du politique pour affirmer son soutien à ce projet de loi. Les horribles pédophiles du net. Elle a tellement utilisé ce terme qu'un des participants s'est exclamé « le point Godwin quand on parle d'Internet, c'est la pédopornographie ! ». Et il est vrai que cet argument est bien souvent le prétexte aux politiques les plus hostiles au fonctionnement d'Internet.

Pourquoi ? Parce que la pédophilie est un sujet dont il est quasi impossible de parler dans le calme. Le pédophile est le monstre de notre époque, la bête immonde qui ne doit inspirer que le dégoût et la répulsion, ce qui est normal, mais aujourd'hui il semble visiblement qu'ils faut qu'ils soient le plus socialement visible possible. Poser la question de la maladie n'est même pas vraiment possible car le débat prend des proportions tellement énormes qu'il devient caricature d'échanges et lynchages.

Quel rapport avec Facebook ? Eh bien ces derniers jours , des groupes, fermés depuis, intitulés « il n'y a pas de pédophiles, il n'y a que des enfants faciles » étaient créés. Un humour noir à prendre au 26ème dégré qui n'aurait pas dû sortir du cercle des amateurs. C'était sans compter sur la foule.

La foule qui s'est empressée d'inonder le réseau social de groupes « anti 'il n'y a pas de pédophiles, il n'y a que des enfants faciles' » et appellant à signaler les groupes honnis à la modération de Facebook. Ce qui fut fait et visiblement en masse puisque le groupe et ses duplicatas furent supprimés les uns derrières les autres. C'était sans compter sur la puissance du réseau qui s'empressa par derrière de les recréer , de les multiplier.

La foule monta alors d'un cran et c'est un spectacle absolument ahurissant qui fut donné aux internautes. Une violence verbale , aussi bien dans le fond que dans la forme, d'une puissance incroyable fut déchaînée. Les menaces physiques et morales pleuvaient sur les créateurs ou supposés des groupes. La peine de mort refaisait là une triste réapparition face au tombeau encore frais de Philippe Séguin. Les appels à la délation fusèrent tellement que lefigaro.fr y a consacré ce soir une longue brève sur le sujet. titrée « Alerte à la pédophilie sur Facebook » .

L'ensemble fut quand même légèrement contrasté par les barres de rires provoqués par certaines pages remplies de personne s'énervant, à 90% en SMS, toutes seules et incapables de discerner l'humour noir de propos sérieux.

Depuis Facebook a fait un sacré ménage mais quelques groupes anti pédophiles résistent encore à la modération. On peut toujours y lire des appels à la peine de mort (si possible violente) et autres tortures que ces personnes qu'on croise sûrement tous les jours dans la rue semblent vouloir infliger comme justice. Quelle légèreté, visiblement elles n'ont pas encore pensé à réouvrir les camps.

Merci à la personne, dont j'ai oublié le nom, dont le commentaire sur Facebook m'a inspiré le titre de cet édito. Sans doute une des remarques les plus justes de toute cette histoire.