P. valéry, p. louÿs, a. gide : amusement d'été.

Par Bruno Leclercq


Vieux Massacre
Gloire aux barbes de fer nocturnement éparses
Effarant leurs poils morts dans les bras étendus
Les sols de corps jonchés, au choc des métatarses,
Ont vaporisé l'or des sables épandus
Gloire aux célestes mains ramasseuses des morts.
Le sable sur les chairs a plu comme une cendre
D'étoiles pour mouler le fauve deuil des corps
Où va la blanche faux, extatique, descendre.

André Gide, Pierre Louÿs, Paul Valéry.

Le manuscrit de ce poème figure dans le catalogue de l'exposition, Paul Valéry, Pré-Teste, qui se tint du 3 au 21 décembre 1966 à la Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet. L'exposition consacrée aux débuts littéraire de Paul Valéry, présentait les manuscrits, inédits, éditions originales, dessins et aquarelles, du fabuleux Valéryanum de la bibliothèque (catalogue rédigé par François Chapron).

Notice complète du catalogue :
GIDE (André), LOUYS (Pierre), VALÉRY (Paul). - Vieux Massacre. Manuscrit autographe à la plume et au crayon, écrit alternativement par les auteurs. - S. l. n. d. [Paris, 1894 ?] - I p., 209 X 135.
VIEUX MASSACRE [Titre au crayon à peine déchiffrable, de la main de Pierre Louys]
Gloire aux barbes de fer nocturnement éparses [P. V.]
Effarant leurs poils morts dans les bras étendus – [P. L.]
Les sols de corps jonchés, au choc des métatarses, [A. G.]
Ont vaporisé l'or des sables épandus [en surcharge : suspendus ?] [P. V.]
Gloire aux célestes mains ramasseuses des morts. [P. L.]
Le sable sur les chairs a plu comme une cendre [A. G.]
D'étoiles pour mouler le fauve deuil des corps [P. V.]
Où va la blanche foule, extatique, descendre. [P. L.]
Une note postérieure à l'encre bleue : Écrit par P. Louys / Gide et moi au / Café de la Paix. / amusement d'été (94 ?) / P. Valéry / 1935

En bas de page, à gauche, une note au crayon de Julien P. Monod : «d[e]d[it] Steiner 12. 1. 1936.»
Valeryanum, Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet. Ms. 179

Voir sur Livrenblog : Le Centaure Volume II.