Max | Cette zébrure sur le coeur

Publié le 22 janvier 2010 par Aragon

Je n'ai plus envie de vivre ainsi que vous me le recommandez. Je ne prendrai pas le traitement que vous m'avez prescrit. Je vous remercie de vous être occupé de moi docteur. Vous ne pouvez pas me guérir, je le sais bien, vos mensonges sont pieux et vos mots sont si doux, mais vous ne savez pas cette zébrure. Non , vous ne savez pas cette zébrure de feu qui recouvre mon coeur.

Je n'ai plus envie de vivre ainsi. Que m'as-tu proposé petit monde des autres, que m'as-tu proposé durant toutes ces années ? Tu me dis l'arc-en-ciel et tu me dis Mozart, je te dis que tu mens pour te rendre très beau.

Tu passes ton temps à mentir, petit monde des autres, mais je ne suis pas dupe, comment pourrais-je l'être ? J'ai cherché sans reprendre mon souffle, je croyais que le beau existait. Le beau, le juste et l'aurore des jours. Las, rien de ce que j'espérais ne trouvait grâce dans ta course absolue, ton désir assoiffé de posséder ce coeur que tu n'auras jamais.

Je ne t'aime pas monde des autres, je ne t'aime pas, tu refuses la vie, tu refuses l'amour, tu alignes des jours qui ressemblent à des nuits. Je n'ai plus envie de vivre ainsi. Tu prenais l'apparence d'un père, d'une mère, aimant depuis les temps, aimant depuis des siècles ceux qui se réfugiaient en toi, confiants. Tes enfants, ainsi tu les nommais. Certes tu leur donnais illusion de la vie, illusion de ce chant que tu fredonnes au coeur des berceaux de l'enfance, mais tu te retirais si vite. Tu laissais tous ces coeurs orphelins avant même qu'ils n'aient pu te connaître car tu n'existais pas. Ton amour et ton chant n'étaient qu'une illusion pour endormir cette vie que tu refusais à ceux qui naissaient de ton sein.

Je n'ai plus envie de vivre ainsi. Je ne te maudis pas, je ne haïrai pas ton visage blafard petit monde des autres. Petit monde, petit monde. Je n'ai tiré de toi qu'images cauchemardesques, tant de honte, tant d'horreur. Je suis lucide tu sais. Je ne dis pas que tu es mort, pas plus que Dieu ton frère, ton père ou peut-être ta mère, que sais-je encore, le soit aussi  ?  Je ne dis pas que tu es vide. Tu remplis paysages, mers, terres et ciels, et colonnes de feu de l'enfer médiatique. Tu remplis d'inutile, d'inaptitude à vivre tous les jours de ma vie.

Je n'ai plus envie de vivre ainsi, je me retirerais bientôt et tu n'en sauras rien car tu ne me sais pas...