attente

Par Montaigne0860

     lorsque tu reviendras

dans le silence de la grande maison

même si tu voles sur la pointe des ailes

je t’entendrai

     tous les signes sont bons

pour me donner l’illusion d’une présence

une semelle qui grince un tableau incliné

je suis si léger

     sommeil de moineau

rêves neufs déchiffrés à livre ouvert

dans le ciel seul le scintillement des astres

m’effraie un peu

     j’attends quelqu’un

l’enfant aux yeux doux me suffirait

ou ton souffle cher ange là où j’éprouve

l’artisanat du beau

     je guette à l’entrée

sur les dalles gravillonnées déclinant

vers l’impasse où l’hiver tourbillonne

à force de froid

     il suffirait que tu paraisses

pour qu’aussitôt l’énergie de l’année

revienne comme un anniversaire inverse

qui rajeunit

     ce qui n’existe pas

redeviendrait probable et serait suffisant

pour restaurer l’ancien atelier frais

ce lieu du chant

     le furieux vent du jour

décoiffe mes troènes c’est une basse continue

qui dépouille et purifie de ses scories

le regard attendu