le Labyrinthe de Pan : rêve pervers

Publié le 23 janvier 2010 par Vance @Great_Wenceslas

 

Un « rapido » par Vance

Eh bien, autant le dire d’emblée : j'ai plutôt aimé l'ensemble, autant l'histoire que son traitement. Avec une introduction rappelant fortement Chihiro, une thématique similaire à Neverending story mais sans le côté épique (ou la Jeune Fille de l'eau en plus pervers), un score splendide (malgré un manque de variation dans le thème musical) et une photo stupéfiante, l’œuvre a tout pour séduire le cinéphile que je suis. Sergi Lopez, qui se double lui-même, est assez impressionnant, et l'interprète de la petite Ofelia est troublante.

Je tiens également à relever la qualité des effets sonores (bruissements et caquètements des fées, halètements, petits cliquetis métalliques caractéristiques pour chaque instrument - clef, rasoir, poignard, sifflements des balles) qui entretiennent une ambiance à la fois feutrée et étonnamment surréaliste. L'alternance et l'équilibre entre les passages réels (fin de la Guerre Civile espagnole) et les séquences féériques (Ofélia communiquant avec des êtres d'un royaume souterrain peuplé de fées, d’un faune et empli de trésors mystérieux surveillés par des Gardiens redoutables, dans des décors baroques) est remarquable.


Toutefois, j’ajouterais un petit bémol au niveau des enchaînements, qui trahissent des baisses de rythme, peut-être en raison d’un montage pas très dynamique. Et puis, aussi, un manque réel d'émotion - qui le distingue des références citées plus haut - comme si l'histoire ne parvenait pas à se transfigurer.


Un très bon film, au final, toujours sur le fil du rasoir, hésitant, balançant en permanence entre rêverie, conte de fées moderne, sadisme et perversité : le personnage de Lopez avait le potentiel pour être encore bien plus cruel, à tel point que je redoutais réellement la fin.


Pour le reste, je vous invite à consulter la chronique de mon ami TWIN.